La saison muséale 2020-2021 sera forcément impactée par la pandémie de coronavirus. Mais, après avoir dû fermer leurs portes durant le confinement, les musées genevois reprennent leur activité avec de nombreuses expositions à découvrir. Interview.
GHI: La pandémie a bousculé l’activité des musées. Aujourd’hui, vous invitez les Genevois à y retourner? Sami Kanaan: Mais bien sûr, j’invite la population à retourner dans les musées! Ces derniers ont dû fermer leurs portes durant le printemps dernier. Toutes les activités programmées, les expositions, les propositions de médiation, les manifestations comme la «Nuit des musées» ont dû être annulées. Même la programmation estivale a dû être remaniée. Je prends un exemple: des œuvres qui devaient voyager vers Genève afin d’être présentées dans le cadre d’une exposition thématique ont été, comme les humains, clouées au sol. Ce n’est que maintenant que l’activité reprend pleinement, avec l’ouverture des grandes expositions et la reprise des programmes de médiations. Alors, il faut en profiter! Il faut venir découvrir l’univers de Dubuffet au MEG (Musée d’ethnographie) ou les merveilleux clichés de Boissonnas au Rath!
– Quelles ont été les actions entreprises pour rassurer la population? Les musées genevois ont appliqué scrupuleusement le plan de protection établi par l’Association des musées suisses. Les responsables des établissements ont, par exemple, mis en place un système de réservation en ligne obligatoire pour les expositions temporaires. Ils ont complètement revu la circulation dans les bâtiments, mis en place un sens des visites afin d’éviter les attroupements, les files, les croisements.
– Quels sont les moments forts de la saison muséale 2020-2021? La saison s’annonce prometteuse. Le MEG a ouvert sa grande exposition, Jean Dubuffet, un barbare en Europe. C’est une plongée dans l’univers de cet acteur majeur de la scène artistique du XXe siècle qui est proposée, avec notamment l’importance qu’a eue pour lui sa visite en Suisse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le Musée Rath, lui, propose un magnifique voyage dans l’histoire genevoise et l’histoire de la photographie, grâce à la présentation d’une partie du Fonds Boissonnas conservé au Centre d’iconographie genevoise. De son côté, le Muséum d’histoire naturelle a dû se perfectionner en jonglage: les équipes ont revu complètement le planning de son bicentenaire, qui devait être inauguré au printemps dernier. Mais aujourd’hui, il est possible d’y découvrir les expositions proposées dans ce cadre pour prendre conscience de l’importance de cette institution, de ses recherches en matière de biodiversité et de son implication dans la vie locale. Enfin, je vous invite à vous rendre sur le site des musées de Genève, www.museesdegeneve.ch qui recense toutes les propositions de tous les musées genevois, publics ou privés.