Y a-t-il un général des cyberattaques suisses?

POSTULAT • Qui commande en cas d’attaques sur le système électrique du pays? La Défense ou les Finances? Un texte réclame un chef des opérations.

  • Si le système électrique suisse est piraté, qui gèrera la situation? GETTY/ 123 DUCU

    Si le système électrique suisse est piraté, qui gèrera la situation? GETTY/ 123 DUCU

Que se passerait-il si les réseaux informatiques et électriques des services industriels du pays, transports publics, banques, magasins, mais aussi toutes les autres structures étatisées étaient soudainement attaqués par des pirates et des états tiers? Les bus, trams, trains ne circuleraient plus, les bancomats et caisses des magasins seraient au point mort, car impossible de retirer de l’argent, d’opérer des transactions. Eh bien, cela pourrait provoquer un véritable chaos dans toute la Suisse!

Qui commande?

Voilà la raison qui a motivé le conseiller national MCG Roger Golay à déposer, fin décembre 2016, un postulat. «Nous demandons qu’un général soit nommé en cas de guerre électronique», précise-t-il. Il rappelle encore que le postulat a été cosigné sans ambages par l’ensemble des membres de la commission de politique de sécurité du Conseil national. De source informée nous apprenons qu’il y a en effet aujourd’hui un vide sur la gouvernance, à savoir quel serait le service stratégique qui prendrait la commande en cas de crise majeure. «En l’absence d’un chef des opérations, pour l’heure c’est le Colonel de la défense, commandé par le conseiller fédéral Guy Parmellin, qui gère des situations délicates, poursuit Roger Golay. Mais il n’y a personne qui fait le trait d’union entre les départements de l’Armée et des Finances.»

Stratégie nationale

Une situation qui ne peut perdurer. «Le Gouvernement n’a toujours pas établi quels seraient le Département et le service en charge de la direction stratégique», appuie encore Roger Golay.

Le postulat demande ainsi au Conseil fédéral de remettre un rapport sur l’application de la stratégie nationale de la protection de la Suisse contre les cyberisques dont les effets ne sont pas perceptibles pour la population et l’économie. En deux mots, qui commandent? Le chef du département de la Défense ou celui des Finances? Et quel serait le haut fonctionnaire qui chapeauterait la stratégie?