Bords de routes non fauchés: le débat s’enflamme

SÉCURITÉ ROUTIÈRE • L’ACS-Genève s’inquiète de la décision de l’Etat de faucher différemment certains abords des routes cantonales.

  • L’annonce de ne plus faucher les bords de route en campagne fâche l’ACS-Genève et  les agriculteurs. A gauche, l’Etat estime que la nature s’épanouit avec moins d’entretien. DR

    L’annonce de ne plus faucher les bords de route en campagne fâche l’ACS-Genève et les agriculteurs. A gauche, l’Etat estime que la nature s’épanouit avec moins d’entretien. DR

  • L’annonce de ne plus faucher les bords de route en campagne fâche l’ACS-Genève et  les agriculteurs. A gauche, l’Etat estime que la nature s’épanouit avec moins d’entretien. DR

    L’annonce de ne plus faucher les bords de route en campagne fâche l’ACS-Genève et les agriculteurs. A gauche, l’Etat estime que la nature s’épanouit avec moins d’entretien. DR

«En ne fauchant plus les bords de route dans la campagne genevoise, eh bien les promeneurs, cyclistes, automobilistes avec voitures basses, risquent d’être fauchés par des véhicules!» René Desbaillets, président de l’Automobile-Club Suisse (ACS), section Genève, ne mâche pas ses mots. Il s’inquiète en effet de la sécurité routière suite à la décision de l’Etat de faucher certains abords des routes cantonales différemment.

L’Etat de Genève a en effet présenté, fin juin, pour favoriser la biodiversité et par mesure d’économie, sa nouvelle manière de fauchage sur les bords de route en campagne. Soit de ne plus faucher certaines surfaces à haute valeur écologique.

Sécurité en question

«Je ne suis pas convaincu par cette économie, poursuit René Desbaillets. L’Etat fauche deux fois par année les bords de route, ramasse les mauvaises herbes et les fait broyer et brûler aux Cheneviers, comme l’exige la législation. Et maintenant, il y aurait moins de talus tondus près des routes? Et que se passera-t-il près des carrefours, lorsque le dimanche par exemple, les promeneurs, cyclistes et automobilistes à bord de véhicules bas, se baladeront au bord des chemins non fauchés? Ils risqueront de ne pas être vus par une voiture, un tracteur! Il en va de la sécurité routière!» Et de tempêter: «Via Sicura nous dit que la sécurité n’a pas de prix et pour protéger la biodiversité, Genève occulte l’aspect sécuritaire des usagers de la route. C’est grave! Il y a assez de surfaces ailleurs pour la sauvegarde de la biodiversité.»

L’Etat rassure

Le service de la maintenance des routes cantonales conteste ces propos alarmistes: «Nous procédons ainsi depuis 2015 et aucun problème n’a été signalé jusqu’ici, appuie Brasdemiro Carvajal, chef de service au Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA). Par ailleurs, il ne faut pas confondre surfaces à hautes valeurs écologiques et accotements routiers. Ces derniers sont en effet fauchés sans exception selon les prescriptions de sécurité routière. Nos équipes d’entretien sont chargées de ne pas laisser les prairies et hautes herbes dépasser les 60 cm sur une largeur de 1,50 m.»

Pour sa part, AgriGenève a dénoncé à la presse, la semaine dernière, les conséquences des dispositions de fauchage en vigueur depuis 2015, soit que les plantes indésirables, comme le chardon penché, vont proliférer, abîmer les cultures, mais aussi blesser les animaux qui mangeraient les épines pointues. Surpris par cette communication unilatérale, la direction générale de l’agriculture et de la nature au DETA se veut également rassurante. «Cette semaine, nous rencontrerons les agriculteurs pour calmer les esprits et s’organiser ensemble», annonce Jean-Pierre Viani, directeur général.