Les privés à la rescousse des gardes-faune débordés

PREMIÈRE • L’Etat manque d’effectifs. Trois associations apportent désormais une aide extérieure d’urgence aux professionnels de la nature qui manquent de bras.

  • Grenouilles et crapauds seront mieux protégés. DR

    Grenouilles et crapauds seront mieux protégés. DR

PREMIÈRE • Des grenouilles qui risquent de se faire écraser en traversant la route de Jussy, des crapauds qui migrent en masse sur la route de Loëx à Bernex, des pigeons qui rôdent malicieusement autour des champs de tournesols de la Champagne, des cerfs et sangliers sauvages qui attaquent les cultures du côté du Mandement. Oui, le travail sur le terrain des 11 gardes-faune du Département de l’environnement est dévastant tant le service manque de bras. Même la Cour des comptes, recommandait l’an dernier, une aide extérieure d’urgence pour épauler ces professionnels de la nature.

C’est chose faite depuis cette semaine avec l’arrivé en renfort de trois associations spécialisées dans la nature. «Ce sont 12 volontaires de ces associations qui vont épauler le travail des 11 fonctionnaires», explique Luc Barthassat, conseiller d’Etat en charge de l’Environnement. «Nous avons avancé sur ce projet avec le principe fondamental qu’il devait être financièrement neutre ou engendrer des économies favorables à l’Etat. C’est du gagnant-gagnant.» Et qui sont ces nouveaux volontaires? Pro Natura, le groupe ornithologique du bassin genevois et la société cynégétique de Genève. De son côté, la commission consultative de la pêche observe aussi le travail des volontaires nature.

Quel boulot?

Concrètement ces bénévoles surveilleront les batraciens qui peuvent subir de lourdes pertes lors de la période de reproduction. Rappelons que des milliers d’amphibiens meurent chaque printemps sur les routes. «Des bénévoles les déplacent sur les tronçons routiers les plus sensibles», rappelle Alain Rauss, chef de secteur des gardes de l’environnement à la Direction générale de l’agriculture et de la nature. Mais ce n’est pas tout. «Il y a aussi des effarouchements de harles bièvre sur certaines rivières sensibles, poursuit-il. Ces oiseaux mangent potentiellement des ombres de rivière, un poisson menacé. Quant aux pigeons ramiers, ils dévorent nos cultures, donc on doit les faire fuir avec des lasers ou des pétards.» Comptage, évacuation, les nouveaux bénévoles qui aident les professionnels nature de l’Etat, sont aux anges. Les gardes de l’environnement aussi. ChZ