Malgré ses défauts, la pilule fait de la résistance

CONTRACEPTION • De plus en plus de femmes ne veulent plus de la pilule. Le stérilet aurait tout pour plaire. Mais se heurte souvent à l’inintérêt des gynécologues.

  • La pilule n’a plus la cote auprès des patientes. GETTY IMAGES/BELCHONOCK

    La pilule n’a plus la cote auprès des patientes. GETTY IMAGES/BELCHONOCK

Elles ont 25 ou 30 ans, certaines sont plus jeunes encore. Leur point commun? Avoir toujours connu la pilule, et la pilule seulement, comme moyen de contraception. Un jour, chacune d’elles en a eu marre. Marre de voir sa libido s’étioler, marre de voir son humeur faire des loopings, marre de ces hormones qui dérèglent leur corps. Toutes se sont heurtées à un mur, leur gynécologue.

Témoignages

«Quatre ans durant, je me suis plainte de ne pas supporter la pilule et à chaque fois, la réponse a été la même: Essayons une autre marque. Comme s’il n’y avait pas d’alternative!», souligne Martha, une trentenaire active dans la restauration. Francy, une étudiante d’à peine20 ans, approuve et ajoute même: «Lorsque j’ai abordé le sujet, mon gynéco m’a détaillé les contraceptions alternatives du préservatif au contraceptif féminin, en passant par le diaphragme et… l’abstinence! A aucun moment il n’a parlé du stérilet, qui m’a pourtant permis de retrouver mon corps et rendu ma liberté sexuelle», appuie la jeune femme.

Femmes sous tutelle

A cet égard, l’histoire de Norma est exemplaire. Des années durant, cette spécialiste en communication, âgée de 27 ans, a souffert: «Mon foie donnait des signes de faiblesse et mon mauvais cholestérol explosait sans que mon style de vie soit en cause. Lorsque j’ai demandé à mon spécialiste si la pilule pouvait être à l’origine de mes troubles, il l’a exclue d’emblée. Il a fallu que mon généraliste me précise que c’était un des – rares – effets secondaires pour me mettre sur la piste. J’ai arrêté les hormones et mes constantes sont revenues à la normale.» Depuis, Norma a changé de gynécologue et a adopté le stérilet. «Ça a transformé ma vie!», témoigne-t-elle.

Pilule pour les ados

De plus, le dispositif intra-utérin (DIU), comme préfèrent le nommer les médecins, possède des avantages pratiques pour les jeunes filles: «L’adolescence est souvent une période chaotique qui n’est pas propice à l’astreinte de prise quotidienne qu’impose la pilule», relève le Dr Olivier Julen, gynécologue-obstétricien à Genève. «Par ailleurs, tant l’OMS que les autorités sanitaires françaises recommandent le DIU comme contraception de premier choix chez la jeune femme, même sans enfants.»

Enfin, les dispositifs actuels ne sont pas générateurs de plus d’infections et n’augmentent pas les risques de grossesses extra-utérines.

En fait, comme le souligne Martha, «Le problème, ça n’était pas la contraception, mais mon gynéco. Lui, il voulait repousser l’échéance alors que je voulais clairement changer de contraception.»