L’emblématique «Rhône» de la CGN se modernise

SUR LE LAC • Trois ans de travaux ont été nécessaires pour redonner ses lettres de noblesse au bateau historique. Embarquement immédiat!

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  • Dès le mois de mars, les Genevois pourront redécouvrir le bateau «Rhône», entièrement rénové. CGN

    Dès le mois de mars, les Genevois pourront redécouvrir le bateau «Rhône», entièrement rénové. CGN

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«Avec nos sept bateaux à vapeur, nous sommes à nouveau la plus grande flotte de ce type en Europe!», se réjouit le président de la Compagnie générale de navigation (CGN), Benoît Gaillard. La raison de sa joie? Le Rhône. Présenté en avant-première à la presse mardi 15 février, le dernier bateau-salon à vapeur à roue à aubes construit en Suisse (en 1927) a été intégralement restauré. De quoi le rendre plus fonctionnel.

Une attention particulière a aussi été portée à l’esthétique de ce véritable musée flottant. L’occasion d’effectuer un plongeon dans l’histoire de notre région et de son lac. Et même une immersion dans une époque à laquelle la Suisse était une grande puissance industrielle, notamment dans le domaine de la machine à vapeur. «C’est ce que l’industrie de notre pays a fait de mieux en la matière», juge même le président de la CGN.

Parmi les prouesses: un contrôle hydraulique des soupapes ou encore un graissage qui s’effectue automatiquement. «C’est un tribut à la mémoire de la culture lémanique et de sa belle époque. Lorsque les premiers touristes ont commencé à s’intéresser à ce paysage unique», précise Benoît Gaillard.

Marqueteries, lampes anciennes, timon monté sur le pont principal, rien n’a été laissé au hasard. «Tel est le résultat d’un engagement sans faille de nos collaborateurs et de nos sous-traitants. Cela nous a permis de terminer à temps, malgré la pandémie», raconte le responsable.

«Plug-In Hybrid»

Au rang des innovations, le Rhône est le premier bateau de la CGN conçu pour être utilisé toute l’année. L’isolation thermique a été renforcée et le chauffage est assuré par une pompe à chaleur alimentée par l’eau du lac. Aussi, le navire peut désormais être branché sur secteur comme une voiture «Plug-In Hybrid» et fonctionner sans que le moteur tourne.

Car la navigation est confrontée au même problème que les stations de ski: comment rentabiliser l’entre-saison (de septembre à avril, sur le Léman)? «Grâce à cette nouveauté, le bateau sera capable d’accueillir du public toute l’année, également en étant amarré, par exemple pour des réceptions ou des repas», répond Benoît Gaillard. Et de préciser que le lieu d’amarrage (Genève ou Lausanne) reste encore à définir.

15,8 millions de francs

Pour l’inauguration, les autorités genevoises, vaudoises, valaisannes, françaises et même fédérales font le déplacement. «La navigation a toujours relié des territoires entre eux, alors qu’ils n’étaient pas forcément dans le même camp. Il y a un côté très fédérateur», observe le président de la CGN.

Les travaux de rénovation ont d’ailleurs été cofinancés par différents Cantons (Genève, Vaud et Valais), des associations ainsi que par l’Office fédéral de la culture. «Il s’agit d’un objet d’intérêt national. Cela montre que nos autorités sont déterminées à préserver ce patrimoine», salue Benoît Gaillard.

Un bijou que le grand public pourra redécouvrir dès le mois prochain à Genève. Le Rhône retrouvera ensuite le Haut-Lac, où il doit remplacer un de ses semblables, la Suisse, jusqu’en mai. Mais pas d’inquiétude: il sera de retour cet été pour assurer des trajets entre Genève et Lausanne.