«L’Etat pille un site archéologique à Meyrin!» Stéphane Piletta-Zanin, avocat proche du monde immobilier et fervent passionné d’archéologie, a découvert des vestiges gallo-romains sur deux parcelles de l’éco-quartier des Vergers à Meyrin en novembre dernier. «C’est lors de la dépollution des ambroisies, exigée par la loi, qu’un tracteur a exhumé des éléments qui ont attiré mon regard», précise-t-il. Me Stéphane Piletta-Zanin avise aussitôt Jean Terrier, archéologue cantonal. Ce dernier confirmera sa découverte. Soit quelques fragments de céramiques et de tuiles. Et ces pièces proviennent bel et bien de l’époque gallo-romaine.
D’autres découvertes
L’avocat a également déterré des douzaines d’autres éléments, commes des pièces de vaisselles, fragments de vase et matériaux lithiques. Mais qui n’ont pas été certifié anciens.
Alerte générale
Me Piletta-Zanin alerte en parallèle le Service de génie civil de la commune de Meyrin, le Service cantonal de géologie, sols et déchets afin de déterminer les provenances des terres.
Branle-bas de combat. Tout le monde investigue. En décembre 2014, le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE) lui transmet le diagnostic archéologique des Vergers. Patatra! Tout s’effondre: il n’y a aucun vestige gallo-romain enfoui sous les parcelles des Vergers. En réalité, il s’agit d’éléments qui proviennent des remblais de la construction du tram Meyrin-Cornavin! «Ces remblais ont été prélevés dans la région de Meyrin, mais personne ne sait et ne cherche à savoir exactement sur quel site précis!» s’offusque Me Piletta-Zanin.
Etude refusée
Fort de ce constat, l’avocat avise l’Office du patrimoine et des sites: «Je souhaitais qu’il protège le site où se trouvaient ces vestiges. Mais on m’a répondu que cela n’était pas de leur ressort, que je devais éventuellement mandater une entreprise privée… Moi, j’appelle cela un pillage archéologique.» Et de s’indigner: «Genève compte beaucoup de chantiers. Je suis persuadé qu’il y a d’autres vestiges enfouis sous terre! Et c’est à l’Etat de faire les investigations. Ce sont leurs chantiers et de surcroît sur leurs terrains!»