L’initiative pour une contraception gratuite a abouti

Les socialistes genevois ont déposé les signatures nécessaires à l’aboutissement de leur initiative pour une contraception gratuite. 6731 paraphes ont été recueillis.

 

La reconnaissance de la contraception est-elle un enjeu majeur de santé publique ? Députée socialiste au Grand Conseil, Jacklean Kalibala rappelle que la Suisse est très en retard sur cette question. « Alors que la majorité de ses voisins prennent en charge au moins partiellement les frais de contraception, la Suisse laisse à ses habitants, les femmes en particulier, l’entière responsabilité de régler les coûts de leur santé reproductive. C’est inadmissible. »

De nombreuses études démontrent qu’en rendant la contraception gratuite, on réduit le risque de grossesses non désirées, et donc d’interruptions de grossesses, qui peuvent être des opérations lourdes, aux conséquences parfois douloureuses.

Fardeau financier

Selon le parti socialiste, son initiative ne fait que révéler l’une des nombreuses lacunes dans le catalogue des soins pris en charge par la LAMal, un état de fait marqué par la facilité à récolter les signatures sur le terrain. « Les jeunes en particulier, ont été extrêmement sensibles à nos arguments et se précipitaient pour signer notre initiative, cela nous a beaucoup touchés » constate Sophie Demaurex également députée.  

« Nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’hommes ignorent tout simplement que les frais de contraception ne sont pas remboursés. Ils tombaient des nues quand on leur expliquait que c’étaient les femmes qui assumaient l’entier des frais ! », ajouter Joëlle Bertossa conseillère municipale. C’est également l’un des buts de notre initiative : alléger le fardeau financier qui repose presque exclusivement sur les femmes, mais aussi partager les responsabilités en rendant gratuites les méthodes masculines.

Si elle était acceptée, l'initiative ferait de Genève le 1er canton suisse à instaurer la gratuité de la contraception.