Mon canard de bain

Plaisanciers, pêcheurs, baigneurs et oiseaux sont contraints de se partager un espace qui s’est fortement réduit au fil du temps pour les volatiles.

  • Un colvert installé sur une embarcation durant une pause. DR

    Un colvert installé sur une embarcation durant une pause. DR

Le sujet de discussion le plus répandu dans les ports du Léman concerne les oiseaux. Il existe un marché étonnant d’instruments pour les éloigner. Les propriétaires ne reculent devant aucun frais pour éviter que leurs bâches soient blanchies de leurs fientes. Qu’il s’agisse des guirlandes, de vieux CD, de jets d’eau sophistiqués ou d’ultrason, chacun a sa technique.

Recherche d’un coin tranquille

Au printemps, le ramdam s’intensifie avec les nids qu’il faut éviter à tout prix. Si un grèbe huppé a construit sa demeure à l’arrière de votre bateau, il faudra rester à quai... Il y a quelques jours, alors que je me baignais au large, un beau colvert est venu s’installer sur mon embarcation. Il me toisait tout en parcourant le pont à la recherche d’un coin tranquille où s’installer. Son air assuré semblait vouloir me rappeler qu’il était ici chez lui.

Si tous ces oiseaux s’approchent tant de l’humain à la recherche de coins pour nidifier, manger ou se reposer, c’est surtout que nous avons totalement envahi leurs espaces. Il devient impossible de trouver une rive de lac qui ne soit pas enrochée voire emmurée par l’humain ou occupée par les bateaux et baigneurs. La renaturation serait aussi efficace que l’effarouchement, vous dirait mon nouveau canard de bain.

* Durant cet été, le journaliste animateur et producteur Jonas Schneiter se mue en touriste local en passant ses vacances sur le lac. L’occasion de découvrir ce qui est éblouissant, étonnant ou déprimant sur le Léman.