«Raboule ta chaise! Cette loi est une idiotie de plus du gouvernement! Une loi pour interdire de consommer debout? Junior César Maximus (réd: allusion au magistrat Pierre Maudet) est gentiment en train de nous exposer sa dictature calvitienne. A quand le couvre-feu et l’interdiction de rire dans la rue?»
Pas de chaise, pas de verre!
Ces coups de colères ont été publiés sur la page Facebook GHI le week-end dernier suite à l’opération raboule ta chaise. Organisée par une poignée de clients mécontents de la rue de l’Ecole-de-Médecine, ce déferlement de chaises sur la voie publique visait à contrer des nouvelles mesures décidées par le Service du commerce (SCOm) et la Ville de Genève. Quelles sont ces nouvelles mesures antibruits qui font autant de bruit depuis le week-end dernier? «Si on n’est pas assis sur une terrasse d’un bar de la rue de l’Ecole-de-Médecine, on n’a pas le droit de boire un verre!»
La nouvelle, d’abord placardée sur certains bistrots, a vite fait le tour du quartier de Plainpalais. Un véritable raz-de-marée, au point qu’un groupe de soutien s’est constitué sur Facebook. Mercredi 10 septembre au soir, près de 150 jeunes ont répondu à l’appel de ce groupe, et ont «raboulé» leurs chaises. Ils ont ainsi bu une bière sur la… voie publique, sous les yeux intrigués des agents de la police municipale, des riverains, des commerçants et des automobilistes. «Ce n’est pas juste, pourquoi les autres bistrots, notamment ceux des rues adjacentes, comme le boulevard Carl-Vogt, n’ont pas cette même réglementation?» s’étonne un patron de bar de la rue de l’Ecole-de-Médecine. Il nous chuchote aussi que depuis la rentrée de septembre, ces exigences ont fait chuter son chiffre d’affaires de 30%…
La Ville dément
Vérification faite auprès de la Ville de Genève, il s’avère qu’en réalité aucune mesure n’a été édictée dans ce sens pour les établissements de la rue de l’Ecole-de-Médecine! Alors c’est quoi ce mic-mac? «Certains tenanciers feignent de ne pas comprendre le message, réagit Cédric Waelti, porte-parole du Département municipal de l’environnement urbain et de la sécurité. La Ville doit aussi veiller au repos des habitants et ne veut pas que cette rue se transforme en bar à ciel ouvert.» Et d’appuyer: «Contrairement à ce qui a été publié, nous demandons seulement aux exploitants de veiller au respect du périmètre de leur terrasse afin d’éviter que leurs clients se retrouvent au milieu de la rue. Le reste n’est pas de notre ressort.»