«J’aimerais dire aux aînés: vous avez tout notre respect et nous vous disons merci...»
Esther Alder, maire de la Ville de Genève
«Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est qu’il n’existe pas une seule vieillesse. Certaines personnes âgées sont en bonne santé, d’autres moins. Nous souhaitons prendre en considération chaque personnes avec une politique ciblée.» C’est ainsi que la maire de la Ville de Genève, Esther Alder illustre la politique de la vieillesse que la municipalité vient de présenter.
Une politique transversale mise sur pied pour répondre aux défis posés par l’évolution démographique. Au 31 décembre 2014, la Ville comptait 31’566 personnes de plus de 65 ans, soit 16,2% de la population. Elles seront 23% en 2040. Un grand nombre d’aînés vivent seuls à leur domicile, parfois sans aucun contact avec un prestataire de soins. Parmi ces personnes âgées, la Ville entend identifier les plus vulnérables, et mettre en œuvre des actions ciblées.
Mieux-vivre
Cette politique «cohérente et durable», toujours selon Esther Alder, va se décliner autour de plusieurs priorités, qui incombent aux différents départements de la Ville (social, aménagement urbain...), via une feuille de route commune.
En concertation avec les milieux immobiliers, la Ville de Genève entend faciliter les déménagements des personnes âgées vers des logements plus petits afin de libérer des appartements pour les familles; elle veut favoriser l’adaptation de logements existants aux besoins des personnes âgées et handicapées.
Elle va également mettre en place un projet de lutte contre l’isolement des aînés, testé aujourd’hui dans le quartier des Eaux-Vives, qui permet d’identifier des situations à risque grâce à des visites systématiques au domicile de chaque personne âgée.
Elle entend également développer le soutien aux personnes atteintes de troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer. C’est le même objectif qui a été poursuivi, et largement atteint, avec le plan canicule cet été.
Journée des personnes âgées
Dans ce contexte volontariste, la Journée internationale des personnes âgées, jeudi 1er octobre, tombe à pic! Or, «plutôt que d’organiser nous-mêmes des activités, nous voulons associer nos partenaires à l’organisation de l’événement, explique Philipp Schroft, chef du service social. C’est l’une des clés pour réussir.»
Du coup, le thème de cette édition - «Les aînés, une valeur sûre» - choisi par la maire elle-même fait sens, car il témoigne de la valeur des personnes âgées pour la collectivité, de par leurs expériences, leurs compétences et un savoir-faire dont la Ville aurait tort de se priver!
«Nous ne voulons pas perdre les compétences que les gens ont accumulées tout au long de leur vie, confirme Mme Alder. Pour cela, il faut favoriser l’engagement de ceux qui le souhaitent. Quelque part, j’aimerais leur dire: nous avons besoin de vous, vous avez tout notre respect. Si vous avez le temps, l’envie et l’énergie, vous pouvez continuer à vous épanouir en vous engageant pour la collectivité...»
Transmission du savoir
L’illustration concrète de cette volonté se retrouve dans l’organisation de cette journée internationale (voir le programme ci-dessous). Une journée à laquelle le public est convié. Les aînés bien sûr, mais aussi les plus jeunes, pour que cette journée représente, davantage qu’une fête, un moment de partage, d’échange et de rencontre. «Nous travaillons toute l’année à mettre en place des activités intergénérationnelles, avec les équipes dans les quartiers, ou à Cité seniors détaille Philipp Schroft. A Plainpalais/Jonction par exemple, des ateliers concrêts vont être présentés sur des thématiques qui intéressent des personnes de différentes générations. C’est là que l’on fait de l’intergénérationnel.» Esther Alder ne dit pas autre chose quand elle cite d’autres ateliers, consacrés aux nouvelles technologies ceux-là. «Cela va de soi pour les jeunes, pas forcément pour les aînés. Du coup, la transmission du savoir est inversée, cela permet d’intégrer les uns et de valoriser les autres.»