«Genève ne doit pas être une ville morte!»
Natacha Buffet, conseillère municipale PLR
Grand chambardement dans le monde de la nuit! Les terrasses de bistrots peuvent être chauffées en hiver de manière écolo! La Ville de Genève vient d’accepter une motion encourageant les restaurateurs à exploiter leurs terrasses tout au long de l’année par l’utilisation de chaufferettes. Ces installations étaient très peu utilisées par le passé. Or, depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics de 2008, il y a eu une augmentation du nombre de parasols chauffants ainsi que des demandes des cafetiers-restaurateurs pour exploiter des terrasses toute l’année.
Ecolos
Mais attention, pas question d’utiliser n’importe quels disposititifs. Ces chauffages extérieurs, susceptibles d’avoir un impact considérable sur la consommation d’énergie et les émissions de CO2, impliquaient en effet de mettre en place un dispositif efficace pour faire respecter les dispositions de l’article de la Loi sur l’énergie, qui règlementent l’utilisation de ces systèmes.
Motion
Rappelons en effet que de nombreux restaurateurs ont perdu leur clientèle en hiver, notamment depuis l’introduction de la fumée passive. Certains restaurateurs ont réagi en installant des fumoirs dans leurs établissements. D’autres ont opté pour des couvertures sur leurs terrasses. Mais voilà: depuis sept ans, le centre-ville, de novembre à février, est un désert…
En finir avec une ville morte
C’est justement pour que Genève s’égaye la nuit durant l’hiver, comme à Paris, en Espagne, en Norvège ou en Suède qu’une motion PLR réclamait le retour des chauffages champignons sur les terrasses. Y’a pas photo pour Natacha Buffet, conseillère municipale PLR à l’origine de la motion: «les terrasses chauffées sont une plus-value pour les commerçants, ces villes sont animées, l’économie s’en porte mieux.»
Pas n’importe quel chauffage
La motion a passé la rampe en septembre dernier (41 oui et 36 non). Mais les restaurateurs qui souhaitent chauffer leur terrasse en hiver ne peuvent installer que des chauffages écolos, respectueux de la loi cantonale sur l’énergie et des conditions du service de l’air, du bruit, des rayonnements non ionisants.
Les systèmes de chauffage doivent faire recours exclusivement à des énergies renouvelables ou des rejets de chaleur (harmonisation au niveau intercantonal) et se trouver dans un endroit fermé par des bâches ou dans une tente (lire ci-contre).
Commerçants informés
Les commerçants ont être informés par l’Office cantonal de l’énergie des solutions désormais autorisées.
De son côté, le Conseil administratif de la Ville de Genève dresse un catalogue des solutions possibles et les informe de ce qui est autorisé.
Cafetiers heureux
Grosse surprise, la Société des cafetiers genevois (SCG) n’était pas au courant de cette motion: «Je salue la démarche, mais je crains qu’il ne s’agisse que d’effets de manche politiques…», réagit son président Laurent Terlinchamp.
Ce n’est pas l’avis d’Helena Rigotti, vice-présidente de l'association patronale des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève (GPRH): «Les réalisations sont possibles, regardez comment cela se passe à Paris avec leurs terrasses d’hiver! Que du bonheur! Il suffit de chauffer écolo, et cela redonnera un second souffle aux commerçants!»
Ville de Genève
Pour Guillaume Barazzone, responsable du domaine public en Ville de Genève, si le retour des chauffages est intéressant pour booster l’économie, il doit toutefois être mis en pratique intelligemment: «L’idée est intéressante et mérite d’être étudiée à la lumière des nouvelles évolutions technologiques, mais ces installations doivent être analysées sous l’angle de la consommation d’énergie et de la conformité aux dispositions cantonales.» Et un restaurateur souhaitant garder l’anonymat de conclure: «Il faudrait limiter leurs heures d’utilisation afin de réduire les nuisances pour le voisinage!»