Sous la direction de Claude-Xavier Hollenstein, le concert de Noël de la Cappella Genevensis associe deux chefs-d’œuvre du début du XVIIIe siècle au thème de la «Joie de la naissance»: la première cantate de l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach et le Te Deum de Jan Dismas Zelenka. Sur scène, les chanteurs et instrumentistes seront accompagnés par Darius Rochebin, le journaliste emblématique de la RTS.
– GHI: Lecteur lors d’un concert, c’est un exercice fréquent pour vous?
– Darius Rochebin: Il m’est arrivé de le faire, rarement, dans le cadre similaire de concerts à but humanitaire. Le texte et la musique, mis ensemble, cela peut être un beau moment partagé. J’ai suivi l’école protestante. Nous faisions des lectures mêlées de musique à la paroisse Saint-Gervais. Ce sont des souvenirs d’enfance qui m’ont marqué.
– Comment avez-vous choisi les textes?
– Ils sont en lien avec l’enfance. Le premier est un très beau texte de Primo Levi qui se trouve dans La Trêve. Il parle d’un enfant né à Auschwitz qui ne parle aucun langage connu. C’est l’un des plus beaux textes que je connaisse. L’autre est signé de Svetlana Alexievich, prix Nobel de littérature 2015. Elle a recueilli d’émouvants témoignages d’orphelins survivants de la 2e guerre. Cela fait écho à mon travail au quotidien. Quand on présente le journal télé, les images auxquelles on s’habitue le moins ce sont celles d’enfants qui souffrent…
– Enfin, quel rapport entretenez-vous avec la musique classique?
– Je ne suis pas un grand connaisseur mais j’ai un rapport assez obsessionnel à certains morceaux. Il y a quelques œuvres, comme le Miserere d’Allegri, qui se jouait dans la Chapelle Sixtine à Pâques, la Symphonie héroïque de Beethoven ou encore le Concerto pour piano n°23 de Mozart. Ce sont des musiques que j’écoute le soir, pour rompre complètement avec le quotidien. «Concert-lecture caritatif de Noël», samedi 10 décembre à 19h30, Victoria Hall, www.cappella-genevensis.ch