Stuart* pensait réaliser un rêve en ouvrant un nouveau concept de restauration vegan à Genève. Depuis quelques mois, il est pourtant en train de vivre un véritable cauchemar: «Aux Etats-Unis, les choses sont beaucoup plus simples! J’ai passé des semaines à imaginer un concept béton et là on m’empêche d’ouvrir mon établissement à cause du retard pris par l’administration. Cela fait trois mois que j’attends. Je ne peux pas engager du personnel avant d’avoir cette autorisation d’exploiter! C’est lamentable!»
Retards confirmés
Selon nos informations, le cas de Stuart* n’est pas isolé. Face à la grogne, Raoul Schrumpf, directeur du Service de police du commerce et de lutte contre le travail au noir, tente de calmer le jeu: «La loi nous donne deux mois pour rendre une décision une fois que le dossier est complet. Nous travaillons quotidiennement à ne pas dépasser ce délai légal.» Avant de concéder: «Pour être parfaitement transparent, depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, nous n’avons eu que quelques cas qui ont dépassé les délais de deux mois.»
Changements prévus
Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la LRDBHD a d’abord connu une première année transitoire. Ce n’est que depuis le début de l’année que les premières sanctions sont appliquées lorsque les cafetiers et restaurateurs ne sont pas en règle. C’est le cas, par exemple, lorsqu’ils ont un casier judiciaire ou emploient du personnel non-déclaré. Cette nouvelle loi modifie essentiellement deux aspects: une amplitude horaire plus importante pour l’ouverture des établissements et un contrôle plus strict des exploitants.
Période très dense
Des changements qui expliqueraient les divers retards selon Raoul Schrumpf: «Depuis l’entrée en vigueur de la loi, nous avons dû faire face à une période très dense car l’ensemble des 2800 établissements publics ont dû faire une démarche administrative pour se mettre en conformité. Cette période de surcharge devrait prendre fin d’ici au 31 décembre de cette année.»
Ce qui ne convainc pas Stuart*: «Malgré ces belles paroles, je passe mes journées à la maison en attendant de recevoir le précieux sésame, c’est du temps et de l’argent perdus!»
*prénom fictif connu de la rédaction.