Hommage: «Je n'oublie pas de vous demander»

  • Rédacteur en chef depuis plus de dix ans, Giancarlo Mariani est décédé le 5 décembre. DRK

    Rédacteur en chef depuis plus de dix ans, Giancarlo Mariani est décédé le 5 décembre. DRK

Cette semaine vous ne lirez pas son édito de la page 3, ni ne participerez aux débats enflammés ayant cours sur notre page Facebook. Car oui voilà, Giancarlo Mariani s’en est allé, soudainement, brutalement, trop tôt, beaucoup trop tôt. Un choc pour l’ensemble du personnel et les nombreuses personnes qui le côtoyaient. Une disparition qui nous laisse sonnés, pantois et incrédules, comme l’impression d’avoir encaissé un uppercut, d’être KO debout. Il laisse un grand vide au sein du journal et de la rédaction. Mais au-delà de notre petite PME, il y a avant tout ses proches, sa famille auxquels on ne peut que souhaiter tout le courage du monde pour passer cette épreuve cruelle et injuste, car le chemin sera long et sinueux jusqu’à ce que le deuil se fasse et amène un certain apaisement.

Gian, je l’ai connu surtout professionnellement. Il a rejoint notre rédaction en 2010 en tant que journaliste RP, puis fut nommé rédacteur en chef dès le deuxième semestre 2011. Gian, c’était avant tout une tronche et une vision du journalisme, une profession qu’il avait chevillée au corps. Il adorait sa ville, Genève, qui était enracinée dans tout son être. Il habitait un quartier populaire, proche de la gare. Il s’y trouvait bien et pouvait sentir tous les jours battre le pouls de la ville et de ses habitants.Comme ses prédécesseurs, il aura amené au GHI sa vision mais aussi ses hautes exigences envers lui-même et ses collaborateurs, son éthique et une rigueur dans le travail, jusqu’au moindre détail. Il adorait les réseaux sociaux auxquels il consacrait une partie de son temps libre pour accompagner les articles, partager et confronter les opinions de tout un chacun. Il appelait cela le service après-vente, le fait d’assumer sans compromission un contenu qui parfois pouvait être clivant et suscitait des débats passionnés et souvent fleuris.
Gian s’en est allé, il nous restera les souvenirs, nombreux, et cette exigence omniprésente qu’il aura eue en tout temps pour un métier qu’il chérissait.
Gian c’était tout ça, au moins d’un point de vue professionnel, et beaucoup d’autres choses encore qui pourront être mieux racontées par ses proches.
«Je n’oublie pas de vous demander», était sa phrase fétiche d’introduction sur les réseaux sociaux. Ben si, cette fois tu as oublié, alors adieu l’ami et à bientôt j’imagine.

Giancarlo Mariani, un journaliste dans l’âme

Né en 1963 à Bologne (Italie), Giancarlo Mariani arrive enfant à Genève. C’est dans sa cité d’adoption que cet amoureux des mots commence à exercer le métier de journaliste. Après avoir fait ses armes au Journal de Genève, au Temps, à la Tribune de Genève et à 20 Minutes, il rejoint la rédaction du GHI en 2010. Puis, le 1er juillet 2011, il succède à Charles-André Aymon au poste de rédacteur en chef, poste qu’il occupait encore dix ans plus tard. Père de deux enfants, grand voyageur, amoureux d’opéra, de littérature, de peinture, de foot et fin gourmet, il nous a quittés brutalement le dimanche 5 décembre.