«Nous ne voulons plus de violence sur un terrain»

Trois ans après les violents incidents qui ont ébranlé le football amateur, un programme de prévention entre enfin en application.

  • Légende.

    STÉPHANE CHOLLET

Il aura tout de même fallu attendre plus de trois ans depuis les événements violents qui ont secoué le monde du football amateur genevois pour que des mesures soient prises. Annoncées mardi 12 octobre, elles consistent en une charte cantonale du football imprimée et distribuée à chaque club; une campagne de communication; la mise en place d’une formation spécifique pour les entraîneurs ainsi qu’une autre pour les dirigeants de clubs. Mais aussi la création d’un observatoire des bonnes pratiques et d’un responsable fair-play, désigné à chaque match.

Programme de prévention

Pour rappel, le 10 juin 2018, la finale du championnat de 4e ligue entre Versoix II et Kosova II virait à la bagarre générale, faisant deux blessés graves. A noter que, hasard du calendrier, quatre joueurs sont jugés pour ces faits du lundi 11 octobre au vendredi 15. L’un devant répondre de tentative de meurtre. En septembre 2018 toujours, l’arbitre du match Tordoya-Satigny III (5e ligue) avait été frappé par trois joueurs de l’équipe de Tordoya.

A la suite de ces deux événements s’étaient tenus les Etats généraux sur la violence dans le football amateur. De quoi faire émerger un «programme de prévention à la violence dans le football». Pourquoi aura-t-il fallu attendre 2021 pour agir? «Le Covid est passé par là, avec une année complète d’interruption pour le football genevois, répond le Département de la cohésion sociale. Le premier but des autorités était le redémarrage des activités sportives. Par ailleurs, les formations prévues dans le cadre des mesures ne pouvaient se tenir.» L’objectif de ce programme: mettre en place des garde-fous afin de sensibiliser et potentiellement d’éviter des incidents comme ceux de 2018 à l’avenir. «Le message est clair: nous ne voulons plus de débordements sur un terrain de sport, insiste Thierry Apothéloz, conseiller d’Etat chargé de la Cohésion sociale. Ce rectangle doit être préservé dans toute la mesure du possible et être un unique moyen d’expression sportive.» Un poste de délégué cantonal à la prévention dans le sport verra également le jour en 2022, en partenariat avec la Ville de Genève. Il sera hébergé par l’Association genevoise des sports et servira de guichet unique sur ces questions.