«Les mesures sanitaires sont un peu kafkaïennes et coûteuses!» peste Christoph Conrad. Pour ce sexagénaire nageant assidûment à Genève depuis deux décennies, comme pour d’autres nageurs, les plans de protection sanitaires, les limitations de jauge et horaires partiels créent de vives tensions depuis l’ouverture des bassins extérieurs mi-mai. Pour mémoire, en 2020, il avait fallu attendre mi-juin pour l’ouverture des piscines intérieures et extérieures.
Plus contraignant que l’an dernier
Concrètement, les piscines doivent notamment limiter la fréquentation à 10 m2 de zone de libre circulation par personne. Pour les bassins intérieurs en Ville de Genève, la jauge reste limitée, jusqu’à nouvel avis, à 15 personnes avec réservation obligatoire. «Nous n’avons aucune prise sur cette ordonnance qui est fédérale et un peu compliquée à mettre en œuvre. Mais ne pas respecter ces normes exposerait à une fermeture de la part des autorités cantonales», rappelle Cédric Waelti, porte-parole du Département de la sécurité et des sports en Ville de Genève.
«En 2020, les mesures étaient bien moins contraignantes: la norme préconisait 4 m2 par personne», rappelle de son côté Christian Barascud, président de l’association des piscines romandes. «Et la surface des bassins entrait en compte dans ce calcul, ce qui rendait la limitation bien moins drastique», précise-t-il. Avant de conclure: «Ces restrictions de jauge pénaliseront les piscines qui évolueront en forte sous-capacité. C’est notamment le cas aux Vernets et à Varembé où, respectivement, 400 et 220 personnes seulement seront acceptées par jour. En temps normal, ces piscines accueillent en moyenne près de 1000 baigneurs par jour.»
Tarif réduit
Maigre consolation, pour compenser tous les désagréments, le tarif journalier a été réduit de plus de 50% dans les deux piscines communales. La moitié des billets peut être achetée en ligne au plus tôt quarante-huit heures avant sa visite et l’autre moitié aux caisses le jour même.
Autrement dit, la procédure reste compliquée pour ceux qui nagent tous les jours et pas forcément à heure fixe. Ceux-là auront peut-être intérêt à se rabattre sur le lac quitte à investir dans une combinaison.
Car il y a fort à parier que sans relâchement des normes sanitaires, le retour du soleil risque de rendre la chasse au billet de piscine encore plus infernale…