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Vous rêvez sans doute de découvrir que parmi vos ancêtres se cache la petite fille de la Mère Royaume ou encore que vos lointains aïeuls ont été mariés par le pasteur Jean Calvin en personne. Sachez qu’il est désormais possible de remonter le fil de vos origines jusqu’à la moitié du XVIe siècle. Et ainsi de faire votre arbre généalogique, le tout en quelques clics (lire le mode d’emploi ci-dessous)! Tout l’ensemble de l’état civil genevois a en effet été numérisé. «Soit plus de 2200 documents, scannés page après page», détaille Franca Stahl-Vilar, archiviste chargée du projet de numérisation.
Acte de décès de Sissi
Résultat: la base de données compte désormais pas moins de 449’055 images. Parmi lesquelles des documents historiques tels que l’acte de décès de Sissi, impératrice d’Autriche, assassinée au bord du lac le 10 septembre 1898 ou le baptême de Jean-Jacques Rousseau.
«La numérisation a débuté il y a dix ans environ et est enfin terminée! On est arrivé au bout de ce travail d’Hercule, se réjouit l’archiviste d’Etat, Pierre Flückiger. L’objectif est triple: soustraire les originaux à la manipulation dans la salle de lecture, en les remplaçant par des images; diffuser ces documents à plus large échelle en permettant à des chercheurs du monde entier de les consulter à toute heure et mettre en valeur ce patrimoine exceptionnel, notamment auprès du grand public.»
C’est ainsi que les registres des paroisses (comprenant les baptêmes et les mariages) et les livres des morts utilisés depuis 1540 et jusqu’en 1798 ont été numérisés. Tout comme les registres d’état civil en usage à partir de la toute fin du XVIIIe. «Les répertoires permettent eux de retrouver toute personne qui est née, s’est mariée ou est décédée à Genève», précise Anouk Dunant Gonzenbach, archiviste d’Etat adjointe. Particularité genevoise: aucun registre ne manque à l’appel! «Hormis celui des morts de l’Escalade!» soupire Pierre Flückiger. Contrairement à d’autres cantons ou pays, Genève a pu conserver ses archives intactes. Rien n’a été brûlé ou jeté aux oubliettes.
Un scanner exceptionnel
Un précieux trésor qui est désormais protégé des effets du temps qui passe et est accessible à tous gratuitement. «C’est cadeau!», s’exclame l’archiviste d’Etat. Le tout avec une qualité incomparable. Puisque, chaque document a été numérisé grâce à un scanner d’exception. Et a fait l’objet d’une double vérification.
A noter que, sont en ligne les archives de l’état civil allant de 1540 à 1880. «Ce qui va au-delà est soumis à la législation sur la protection des données personnelles et ne peut donc pas être mis sur le net», complète Anouk Dunant Gonzenbach.
Pour les férus d’histoire, les registres d’état civil regorgent aussi d’anecdotes villageoises ou encore de passionnantes statistiques. «Telle celle sur le nombre de décès dus à la peste au XVIIe siècle, période à laquelle Genève perdit près du quart de sa population», stipule Pierre Flückiger. Une mine d’or désormais à portée de souris sans avoir à jouer les rats de bibliothèque!