Retrouvez vos aïeuls en quelques clics

L’état civil a été entièrement numérisé. Résultat: une base de données de près de 450’000 images. Il est désormais possible de retrouver la trace de toute personne qui est née, s’est mariée ou est morte à Genève. De quoi permettre à tout un chacun de (re)découvrir ses racines et de faire son arbre généalogique.

  • La numérisation des documents de l’état civil a débuté il y a dix ans et est arrivée à son terme, produisant près de 450’000 images. PHOTOS STÉPHANE CHOLLET

  • L'acte de décès de Sissi, impératrice d'Autriche, assassinée au bord du lac le 10 septembre 1898. Stéphane Chollet

  • Le registre sur lequel figure l'acte de naissance de Jean-Jacques Rousseau. DR

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Vous rêvez sans doute de découvrir que parmi vos ancêtres se cache la petite fille de la Mère Royaume ou encore que vos lointains aïeuls ont été mariés par le pasteur Jean Calvin en personne. Sachez qu’il est désormais possible de remonter le fil de vos origines jusqu’à la moitié du XVIe siècle. Et ainsi de faire votre arbre généalogique, le tout en quelques clics (lire le mode d’emploi ci-dessous)! Tout l’ensemble de l’état civil genevois a en effet été numérisé. «Soit plus de 2200 documents, scannés page après page», détaille Franca Stahl-Vilar, archiviste chargée du projet de numérisation.

Acte de décès de Sissi

Résultat: la base de données compte désormais pas moins de 449’055 images. Parmi lesquelles des documents historiques tels que l’acte de décès de Sissi, impératrice d’Autriche, assassinée au bord du lac le 10 septembre 1898 ou le baptême de Jean-Jacques Rousseau.

«La numérisation a débuté il y a dix ans environ et est enfin terminée! On est arrivé au bout de ce travail d’Hercule, se réjouit l’archiviste d’Etat, Pierre Flückiger. L’objectif est triple: soustraire les originaux à la manipulation dans la salle de lecture, en les remplaçant par des images; diffuser ces documents à plus large échelle en permettant à des chercheurs du monde entier de les consulter à toute heure et mettre en valeur ce patrimoine exceptionnel, notamment auprès du grand public.»

C’est ainsi que les registres des paroisses (comprenant les baptêmes et les mariages) et les livres des morts utilisés depuis 1540 et jusqu’en 1798 ont été numérisés. Tout comme les registres d’état civil en usage à partir de la toute fin du XVIIIe. «Les répertoires permettent eux de retrouver toute personne qui est née, s’est mariée ou est décédée à Genève», précise Anouk Dunant Gonzenbach, archiviste d’Etat adjointe. Particularité genevoise: aucun registre ne manque à l’appel! «Hormis celui des morts de l’Escalade!» soupire Pierre Flückiger. Contrairement à d’autres cantons ou pays, Genève a pu conserver ses archives intactes. Rien n’a été brûlé ou jeté aux oubliettes.

Un scanner exceptionnel

Un précieux trésor qui est désormais protégé des effets du temps qui passe et est accessible à tous gratuitement. «C’est cadeau!», s’exclame l’archiviste d’Etat. Le tout avec une qualité incomparable. Puisque, chaque document a été numérisé grâce à un scanner d’exception. Et a fait l’objet d’une double vérification.

A noter que, sont en ligne les archives de l’état civil allant de 1540 à 1880. «Ce qui va au-delà est soumis à la législation sur la protection des données personnelles et ne peut donc pas être mis sur le net», complète Anouk Dunant Gonzenbach.

Pour les férus d’histoire, les registres d’état civil regorgent aussi d’anecdotes villageoises ou encore de passionnantes statistiques. «Telle celle sur le nombre de décès dus à la peste au XVIIe siècle, période à laquelle Genève perdit près du quart de sa population», stipule Pierre Flückiger. Une mine d’or désormais à portée de souris sans avoir à jouer les rats de bibliothèque!

 

Sur les traces de Caroline Boissier-Butini

Pour remonter le fil de ses origines, il faut commencer par réunir toutes les informations à disposition sur sa famille. Puis, de consulter la base de données Adhémar. Afin de vous guider dans vos recherches, rien de tel qu’un exemple! Imaginons que l’on cherche des informations sur la pianiste et compositrice Caroline Boissier-Butini.

Selon Wikipédia, elle est née en 1786 à Genève. Il faudra donc consulter le répertoire des baptêmes de la ville de A à Z, couvrant les années 1785 à 1792. Sur l’image portant la mention de son baptême, on découvre un sigle qui, si l’on se reporte à la liste des abréviations des paroisses, correspond à Saint-Pierre. Il ne reste donc plus qu’à consulter le registre des baptêmes de la paroisse protestante de Saint-Pierre (1er août 1784 au 2 février 1788) pour retrouver l’acte de baptême de Caroline Boissier-Butini. Idem pour son mariage avec Auguste Boissier. On passera d’abord par le répertoire des mariages du canton (1798–1820), puis par le registre d’état civil des mariages et divorces de la Ville de Genève en 1808.

Une recherche en tous points similaire permettra de découvrir son acte de décès à Pregny et de révéler au passage que la date indiquée sur Wikipédia est fausse. Caroline Boissier-Butini étant en effet décédée le 9 mars 1836 et non le 17 mars! Etonnant non? Voir aussi la vidéo de démonstration.