Votations sur les pesticides et l'eau: «Prendrait-on le peuple pour un imbécile?»

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    Maxime Prevedello. DR

  • François Erard. DR

2 x OUI • Le 13 juin, nous voterons sur deux initiatives tournées vers le futur. Les initiatives sur l’eau potable et les pesticides nous permettront de produire des aliments sains tout en protégeant l’eau, le sol et notre santé.

Malheureusement, le Conseil fédéral et le parlement ont rejeté ces deux textes en invoquant leur caractère prétendu trop extrême. Pourquoi n’ont-ils pas préparé un meilleur contre-projet?

Ils promettent de fixer de vagues directives pour l’agriculture afin qu’elle utilise moins de pesticides à l’avenir… Mais seulement dès 2027, tout en suspendant la réforme de la politique agricole PA22+, alors que c’était la réponse la plus intelligente face aux initiatives. Hélas, nos politiques s’inclinent une fois de plus devant l’Union suisse des paysans (USP) et le puissant lobby de l’agrochimie.

Alors qu’ils savent pertinemment que nos eaux sont dégradées, que plus d’un million de nos concitoyens boivent de l’eau potable contaminée et que les insectes disparaissent, nos dirigeants continuent pourtant à faire de creuses promesses et des courbettes à l’USP.

Pourtant, 7000 exploitations bio en Suisse prouvent de manière exemplaire qu’il est possible de produire sans pesticides de synthèse et sans un effondrement de la production.

Somme toute, chacun peut répondre à une question très simple: boiriez-vous ou donneriez-vous de l’eau contaminée à votre enfant?

Tous ceux qui répondraient non à cette question doivent accepter les initiatives sur l’eau potable et les pesticides, c’est une question de santé publique.

Ne vous laissez pas prendre plus longtemps pour des imbéciles et berner par les «belles» promesses du Conseil fédéral et du parlement. Votez 2x oui à ces initiatives. Notre nature, nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants vous remercieront.

«Ne pas mettre en péril notre sécurité alimentaire»

François Erard, directeur AgriGenève

2 X NON • Notre agriculture serait intensive, nuirait à la santé et serait seule responsable de la qualité de l’eau et de la perte de biodiversité? La réponse est clairement non. 
C’est pourtant le portrait qui en est dressé par les initiatives soumises au peuple le 13 juin. Elles abordent un légitime souci de la population et ce n’est pas pour rien que les agriculteurs prennent des mesures depuis trente ans pour réduire l’usage des produits phytosanitaires. 
Or, prétendre régler le thème complexe de la protection des plantes à coups d’interdits est un leurre. Les promesses de ces initiatives sont intenables et, pire, elles auraient de graves répercussions sur l’agriculture locale et la qualité de notre alimentation. Ceci sans améliorer la qualité de l’eau et celle de l’environnement; les résidus de produits phytosanitaires qu’on y trouve sont part congrue à côté de ceux de médicaments, de produits industriels ou encore ménagers. 
La qualité de l’eau et celle de nos aliments sont très bonnes en Suisse. Nous possédons les normes de production et de contrôle les plus sévères du monde. En cas de oui, c’en sera fini de la production de pommes de terre ou de colza, tout comme des œufs et de la volaille GRTA (Genève Région-Terre Avenir). 
Il faudra importer ces produits. Qui contrôlera les normes de production à l’étranger? Les initiatives n’ont pas de réponse à cette question cruciale pour les consommateurs, qui doivent avoir la garantie que le contenu de leur assiette soit issu de productions élaborées avec des normes sérieuses en matière sociale, environnementale ou de bien-être animal.
Ces initiatives sont trompeuses et mettront en péril notre sécurité alimentaire. C’est donc sans hésiter qu’il faudra voter 2 x non le 13 juin.