Faire le bien est un besoin inscrit dans le cœur de l’homme demandant à être nourri. Lorsqu’on le fait, on y prend goût! Walter el Nagar le sait bien. Durant le semi-confinement, le chef italien d’origine égyptienne de 39 ans et d’autres professionnels genevois de la restauration, alors désœuvrés, ont concocté 5000 repas gratuits, gastronomiques, locaux et colorés pour les plus démunis. Et ce grâce à environ 30’000 francs de soutien de l’organisation à but non lucratif Serve the City.
Le «Mad chef», comme il est surnommé, remet le couvert depuis la semaine passée au bien nommé hôtel Bel’Espérance, sous l’égide de Mater cucina démocratica, la fondation (soutenue par le dessinateur Zep) qu’il a mis sur pied lors du semi-confinement. Fin septembre, le projet embarquera pour cinq mois au moins sur le Bateau-Genève, café social bien connu amarré sur les quais aux Eaux-Vives. L’idée est de financer chaque semaine deux midis gratuits avec un soir gastronomique payant.
Appel aux dons
«Notre objectif est de donner à manger, mais aussi une espérance, précise Walter el Nagar. Des stagiaires issus de la rue seront mes aide-cuisiniers et des chefs locaux nous fourniront des aliments à prix cassés.» Le chef «marxiste et holistique», pour qui «cuisiner est un acte politique et solidaire», appelle aux dons pour soutenir son initiative. Trois francs suffisent à financer une barquette.
Amoureux de Genève
«Genève est le meilleur endroit du monde pour ce projet! La Croix-Rouge et l’ONU y sont nées. C’est une ville tellement rebelle qu’on a même essayé d’y changer l’Eglise catholique avec la réforme», lâche le cuisinier globe-trotteur, tombé amoureux de la Cité de Calvin par hasard en 2017. Il l’est aujourd’hui de Laura, une fille du cru, qui lui donnera son premier enfant en février. Probable donc qu’il régalera les Genevois un bon moment encore!