Armée: du plomb dans l’aile

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Incroyable. L’espace aérien suisse n’est plus surveillé à partir de 17 heures. Ou plutôt, même si les radars veillent, il n’y a plus d’avions disponibles pour répondre aux menaces venues du ciel. Les grands de ce monde, qui se réunissent à Genève, Davos ou Berne, doivent apprécier. Les habitants du pays aussi. Ironie mise à part, le dysfonctionnement apparu lors du détournement du vol d’Ethiopian Airlines (lire en page 5 et 13) est alarmant. Même si, dans le cas précis, les chasseurs suisses n’auraient dû escorter l’avion détourné que de... Bardonnex à Cointrin. Mais que ce serait-il passé si le pirate de l’air avait mis le cap sur Bâle ou Zurich? Personne n’est en mesure de répondre. Inacceptable! Pourquoi? Parce qu’une institution comme l’armée, partenaire sécuritaire indispensable au bon fonctionnement de l’Etat, ne peut pas espérer planifier son engagement. Imaginez la police genevoise, qui a très bien géré la crise au sol, limiter ses interventions aux seules heures de bureau. Ce serait l’anarchie. La police du ciel, comme se surnomme l’armée de l’air, est soumise, nolens, volens, aux mêmes obligations. Il est urgent que quelqu’un à Berne le rappelle à tous. Surtout à trois mois de la votation sur l’achat des avions de combat Gripen.