ÉVÉNEMENT • Une exposition photographique qui donne vie aux figures de pierre ornant les bâtiments de Genève: c’est le parti pris de Dominique Huppi dont une partie des 300 «portraits» est présentée aux Berges de Vessy.
Mystérieux, discrets, omniprésents, les «mascarons» posent depuis des siècles leur regard sur les passants qui les ignorent. Créés à l’origine pour éloigner les esprits maléfiques, ces ornements demeurent sur les façades des bâtiments.
L’exposition, à travers une scénographie uniquement en extérieur, retrace, avec le concours de l’historienne de l’art, Catherine Courtiau, «l’aventure» de ces visages taillés principalement dans la pierre. Ces observateurs oubliés seraient restés figés si, comme l’explique le photographe dans son préambule, il n’avait pas été comme happé par un de ces visages. C’était «Comme si, en attirant soudain mon attention, il tentait de me transmettre quelque chose: le souvenir des mains qui l’avaient tiré de la pierre, les innombrables images accumulées dans sa mémoire au long des siècles», souligne-t-il. C’est ainsi que le chasseur d’images est parti sur les traces de ces ornements singuliers.
Quelle en est l’origine? Selon Catherine Courtiau, le mascaron est employé depuis la Renaissance pour désigner un ornement réalisé en trois dimensions. Représentant une face fantastique ou grotesque, il décore une clef de voûte, une corniche ou encore un chapiteau.
L’exposition invite les visiteurs des Berges de Vessy à se lancer à la découverte in situ de ces œuvres et de les chercher à l’aide des jumelles sur les façades des bâtisses. Il suffit de suivre les indications sur la carte comportant la numérotation des sculptures. Un beau voyage historique et poétique à travers Genève.
«Regards de pierre», du 3 mars au 26 avril, Berges de Vessy 49, route de Vessy