Depuis trente ans, il loue des bateaux sous le Jet d’eau

  • Gilles Urben devant son entreprise de location de bateaux, sur lequel 70m2 de panneaux solaires ont été installés. TR

    Gilles Urben devant son entreprise de location de bateaux, sur lequel 70m2 de panneaux solaires ont été installés. TR

RENCONTRE • «Je fais ce métier un peu par hasard. Sachant que je viens de la campagne», s’amuse Gilles Urben, patron de l’entreprise Les Corsaires, spécialisée dans la location de bateaux et les formations nautiques. Depuis près de trente ans, cet homme de la terre et sa femme louent des pédalos, des voiliers et des embarcations à moteur. Mais pas seulement. Le couple est également à l’origine du train touristique qui arpente la zone piétonne lacustre. Il nous reçoit dans ses locaux, sur le quai Gustave-Ador, à deux pas du jet d’eau.

Devenu un véritable acteur du quartier, Gilles Urben dit aimer son travail et son cadre particulier. «Toute notre équipe vend du plaisir. Les gens viennent ici pour passer du bon temps». Et les clients sont au rendez-vous. Lors des grosses journées, il peut atteindre 200 locations. «Il s’agit surtout de gens d’ici. Beaucoup font le choix de ne pas investir dans un bateau et de venir chez nous pour leurs sorties sur le lac», observe-t-il.

Equilibre biologique

Face à une telle fréquentation, les questions écologiques sont rapidement devenues centrales. «Le lac n’est pas seulement un terrain de travail. C’est tout un équilibre biologique qu’il faut préserver», considère ce professionnel. Ainsi, Gilles Urben a recouvert le toit de sa cabane de panneaux solaires, avec lesquels il charge la batterie de son train ainsi que celles de ses bateaux électriques. «Progressivement, nous éliminons les moteurs thermiques. Nous avons acquis notre premier bateau électrique en 1997. Ils sont moins chers à exploiter», se réjouit-il.

Le métier parfait? Pas tout à fait. Car la profession n’est pas sans contraintes, notamment sécuritaires. «C’est un point très important. Ce n’est pas anodin de prendre un bateau», rappelle d’emblée Gilles Urben. Au moment de la location, les employés rappellent systématiquement les bons gestes et les limites. «Il est par exemple interdit d’entrer dans le périmètre de la petite rade, là où les courants sont plus importants. Malgré nos recommandations, nous devons régulièrement intervenir pour aider des gens en difficulté», regrette le patron, qui évoque aussi les dangers liés aux hydrocutions et aux baignades proches des hélices des bateaux.

Pas de quoi décourager cet amoureux du lac pour autant. «Je suis un passionné. Pour moi, nous sommes dans le meilleur endroit du monde», conclut-il.