«J’ai la migraine»

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Elles ont 18, 19, 20 ans tout au plus. Et sont bien décidées à ne plus se laisser faire, à dénoncer la moindre trace de sexisme, le plus petit mot macho, les gestes déplacés et bien sûr les relations sexuelles non consenties. Elles crient haut et fort ce que des générations de femmes avant elles ont subi et tu. Il y a de quoi s’en réjouir. Une société qui marche vers plus d’égalité et fustige toute forme de violences est une société qui avance.

Mais… Car il y a tout de même un «mais»… La quadragénaire que je suis ne peut s'empêcher de s’interroger: jusqu’où va-t-on aller? Pour certaines jeunes femmes, l’absence d’un consentement explicite avant chaque acte sexuel au sein du couple peut être considéré comme un viol. Si l’on met de côté les situations de violences conjugales, il me semble difficile de qualifier de viol une relation sexuelle entre des partenaires qui ont choisi de partager leur vie et leur lit. Attention, cela ne veut pas dire que l’une (ou l’un) est obligée de souscrire aux envies de l’autre chaque fois qu’elles se manifestent. Mais, entre le «devoir conjugal» et l’accusation de viol envers son conjoint, n’y a-t-il pas un juste milieu? Sans avoir besoin de recourir à l’excuse «J’ai la migraine» et sans se sentir obligé de quoi que ce soit, ne peut-on pas simplement échanger, parler? La bienveillance et l’écoute ne devraient-elles pas être la règle?

Dans le cas contraire, que dire de l’épée de Damoclès qui va peser sur chacun d’entre nous si, a posteriori, on ne peut prouver qu’un «oui» clair et net a été prononcé. En tant que mère d’un garçon de 12 ans, je lui apprends les vertus du dialogue ainsi que l’importance du consentement. Mais, je voudrais aussi qu’il connaisse la magie d’un premier baiser, l’ivresse du désir partagé et les plaisirs d’une étreinte sans avoir eu besoin d’enregistrer un «oui».