Un objet de plaisir, pur, dur, beau ou, en tout cas, très typé. L’Abarth 695 Biposto (deux places) paraît sortie du rêve fou d’un concepteur énervé. Son petit moteur 1,4 l. turbo totalise 190 ch. On peut en avoir une vingtaine de plus, mais seulement pour circuit.
Pas de compromis du tout
Nous avons testé la version ultime. Capot alu, carbone partout, des glaces latérales en polycarbonate, avec une petite trappe. Et une boîte à crabots, en héritage de la compétition. Il faut s’y habituer, exercer son oreille pour tirer le levier vertical d’un coup sec, juste au bon régime. Sinon, ça grince, ça craque. Quand vous êtes lancés, il est possible de monter les rapports à la volée, sans débrayer. Coup de pied aux fesses garanti, et un son de mécanique martyrisée qui ne demande que ça.
Les sièges spécifiques sont taillés dans le carbone. Maintien parfait, ergonomie idéale pour se frotter aux routes les plus sinueuses, ou plutôt aux circuits. Car il n’y a pas que sur la piste que toutes les qualités de cette Abarth pourront s’exprimer. Avec son différentiel à glissement limité, elle «enroule» comme un beau diable. Elle pèse une petite tonne, c’est dire si la réactivité est au rendez-vous.
Au quotidien, c’est un peu difficile. Pas la moindre radio pour connaître l’état du trafic. Un moteur bruyant, certes joliment sportif, mais pour aller au bureau, ce n’est peut-être pas l’idéal.
Comme voiture plaisir, pour un tarif plutôt lourd, elle assure. Sa petite taille, sa pêche et la rigueur du châssis procurent une joie certaine. Et puis, il y a le sourire qu’elle déclenche sur son passage, avec quelques pouces levés en prime. Une incroyable machine de course homologuée pour la ville, un objet roulant non identifié, exigeant, donc passionnant.