Conseil municipal, ton univers impitoyable!

  • Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani - Rédacteur en chef

A l'instar du vorace Cronos qui dévorait ses enfants, la politique genevoise consume impitoyablement ses conseillers municipaux. Selon les statistiques de la Chancellerie d'Etat, plus de 50% d'entre eux ont été remplacés au cours de la législation 2007-2011. Des chiffres qui donnent le tournis. Plus inquiétant encore, cette hécatombe se poursuit, voire s'accélère, au cours de l'actuelle législation (lire en page 3).

Contrairement à la mythologie grecque, la situation ne traduit pas ici une peur viscérale d'être détrôné ou écarté des jeux du pouvoir. Non. Elle révèle surtout l'immense découragement de conseillers municipaux de milice usés par une tâche de plus en plus complexe, ingrate et exposée aux critiques les plus vives. Des élus frustrés également par les obstacles rencontrés pour faire entendre leurs voix dans les sujets qui préoccupent réellement les Genevois: la sécurité, le logement, l'aménagement des routes, l'emploi et l'éducation.Reste que ce qui rend la situation particulièrement alarmante, c'est que cette débandade met en danger la vie démocratique du canton. Sans Conseil municipal fort et stable, pas de gouvernance forte et stable. En temps de crise, affaiblir les communes, c'est à coup sûr prendre le risque de fragiliser l'ensemble de l'édifice étatique. Et créer les conditions pour que la suspicion entre citoyens et politiciens se creuse davantage. Personne ne peut se le permettre. D'autant que les solutions simples et efficaces ne manquent pas. Lesquelles? Rendez-vous au prochain Conseil municipal pour en parler. Le jeu en vaut largement la chandelle.