Efforts mutuels

  • La barrières aux douanes ont enfin été retirées. FRANCIS HALLER

Les barrières aux frontières ont été relevées dans la nuit de dimanche à lundi. Autrement dit, après trois mois d’interdiction, le tourisme d’achat fait son grand retour. Une manne providentielle pour nos voisins français. Une véritable épouvante pour les grands distributeurs et les petits commerces du canton qui, pendant la pandémie, ont su tirer profit d’une clientèle captive. Clientèle qu’ils espèrent bien conserver en partie. Ce n’est pas gagné! En effet, flatter les comportements vertueux, demander à la population d’acheter local, en appeler à sa solidarité pour éviter les pertes d’emplois et les fermetures ne suffira pas. Pas plus d’ailleurs qu’espérer résoudre la question sur le plan politique en diminuant, par exemple, la limite des achats. Peu ou prou, au pic de la crise près de 150’000 personnes étaient en RHT (réduction de l’horaire de travail) à Genève. Concrètement, cela signifie 20% de salaire en moins. Cet effondrement du pouvoir d’achat continue à peser très lourd sur le budget de nombreux ménages. Sans même parler de tous ceux qui ont perdu ou vont perdre leur emploi et des travailleurs invisibles. C’est à ces clients obligés de compter leurs sous que les grands distributeurs et les commerçants doivent répondre en priorité. Et pas seulement avec des promotions, rabais et autres actions ponctuelles. Mais avec une baisse des prix permanente et significative, notamment sur les produits alimentaires de première nécessité. Sans ces efforts mutuels, il y a fort à parier que les plaques d’immatriculation suisses vont se multiplier comme des petits pains dans les parkings des supermarchés de France voisine. Un retour à la normale qui est loin d’être, comme certains l’ont dit, anecdotique.