Le temps, c'est de l'argent
La Cour des comptes vient d'épingler, dans un rapport édifiant, le Département des constructions et de l'aménagement de la Ville de Genève. En cause: la gestion calamiteuse du réaménagement de la Plaine de Plainpalais. Un projet complexe, étalé sur près de 20 ans, et dont le budget ne cesse de croître pour se fixer à près de 38 millions de francs aujourd'hui. Mais que reproche-t-on au juste aux différents élus. D'abord, un découpage en plusieurs étapes qui complique fortement le suivi des travaux. Dans ce dossier, les édiles ont oublié que le temps, c'est de l'argent. Ensuite, que l'on ne réhabilite pas une place plus que centenaire et aux charmes austères sans véritable vision. Là aussi, les édiles sont partis sans assurer leurs arrières. La preuve? Pas de chef de projet; pas de consultation approfondie entre utilisateurs, services de l'administration et élus; pas de trace non plus de budget global détaillé, pointe le rapport. Bref, une série d'invraisemblances qui en dit long sur la gestion épineuse des grands chantiers publics. D'autres, tout aussi importants, sont planifiés. Gageons que l'avertissement sans frais de la Cour des comptes obligera nos élus à mieux en estimer l'ampleur. En ces temps où tout le monde est étranglé financièrement, cette simple prudence équivaut à un véritable plan de rigueur.