Le risque d’attentat terroriste reste-t-il réel à Genève? Oui! Dans la lutte contre le terrorisme, «nous sommes aveugles et sourds», a même martelé le ministre de la Sécurité Pierre Maudet. Personne ne peut lui donner tort. Depuis les attentats de Paris et Bruxelles, le magistrat ne cesse de donner de la voix pour que Berne et Genève reconnaissent enfin la gravité de la situation. D’autant que les défis à relever dépassent les questions d’effectifs et d’argent. Mentalités et droit doivent aussi évoluer. Comment? En votant une loi favorisant l’échange de renseignements. A l’échelle internationale, les informations clés ne sont obtenues que si les services collaborent. Ne pas oublier cependant que si nous n’avons rien à donner, nous n’aurons rien à recevoir.
Côté réforme, il faudra aussi revoir les collaborations à l’échelle nationale. Communes, cantons et Confédération représentant autant d’autorités qui, dans la lutte contre le terrorisme, ne sont pas soumises aux mêmes lois, règles, hiérarchies et loyautés. Difficile dans ces conditions d’être efficace et de travailler en confiance. Enfin, il s’agit de relever le défi technologique. Enorme. Recueillir, trier et décrypter la masse d’informations sur Internet n’est plus une option. C’est une guerre gagnée ou perdue. Dans tous ces domaines, le potentiel d’amélioration est énorme. Il appartient aux autorités de combler le retard. C’est à cette condition que nos autorités pourront non seulement se préparer aux problèmes mais surtout les prévenir. Et rassurer les citoyens.