Touche pas à mon urne!

  • GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

    GIANCARLO MARIANI, RÉDACTEUR EN CHEF

Les urnes ont connu un surprenant basculement le 18 mai à Genève. Je ne parle pas des sujets de votations mais des précieuses boîtes destinées à recevoir nos bulletins de votes. Pour la première fois, ce n’est pas la police mais une entreprise privée qui s’est chargée de les transporter à la Chancellerie. Résultat: un fiasco! Pourquoi? Parce que des présidents et jurés de locaux de vote ont dû poireauter des plombes, parfois jusqu’à 17 heures, pour confier leur précieux matériel aux agents de sécurité. Ces retards inacceptables ont même obligé un responsable exaspéré, à emmener l’urne au restaurant pour ne pas la quitter des yeux comme l’exige sa fonction. Tout cela prêterait à rire, si on ne parlait pas de l’un des fondements de notre démocratie, le vote. Dont l’acheminement du matériel s’apparente à une tâche régalienne. Externaliser une telle fonction pour décharger les policiers n’a de sens que si la mission est confiée à des personnes assermentées. Dans tous les autres cas, la règle reste: touche pas à mon urne! La Chancellerie a jusqu’aux prochaines votations du 28 septembre pour rectifier le tir. A bien écouter les présidents de locaux de vote, les alternatives sécurisées et économiquement viables ne manquent pas. Qu’on les écoute.