CEVA: incertitudes côté français

FINANCEMENT • Ça y est, les travaux du chantier du siècle ont démarré, du moins côté genevois. En France, ils ne doivent débuter qu'à la fin 2014 ou au début 2015. Normalement, le financement est assuré. Sur les 231,35 millions d'euros (277,62 millions de francs), la région Rhône-Alpes apporte 55 millions d'euros, tout comme le département de Haute-Savoie. L'Etat français sort de sa poche 45 millions. De son côté, Réseau ferré de France (RFF) a promis 35 millions d'euros (42 millions de francs), mais avec une petite restriction: «Sous réserve de l'assentiment de son conseil d'administration». Joint téléphoniquement la semaine dernière à son siège régional à Lyon, RFF assure que cette réserve ne remet pas en cause la promesse de financement.

Pertes annuelles

Malgré tout, RFF, qui est en charge de l'entretien et du développement du réseau (alors que la SNCF exploite les trains), est dans une situation financière très délicate. En effet, RFF a été créée pour reprendre les infrastructures des transports ferroviaires français (30'000 kilomètres de rails), qui appartenaient à la SNCF, mais aussi pour récupérer les dettes. Et comme RFF n'a pas de fonds propres, elle n'a guère la possibilité de se désendetter. Pire, on estime que la SNCF et RFF perdent chaque année entre 1 et 1,5 milliard d'euros… On sait que le Haut-Savoyard Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée nationale, et maire d'Annecy-le-Vieux, était hostile au CEVA. A partir de juin, son successeur risque d'y être indifférent, surtout s'il vient de la Loire ou de Lorraine.