Enquête autour d'un potentiel péage urbain à Genève

[MOBILITÉ] 1'500 personnes à l'échelle du Grand Genève seront interrogées dès le 4 septembre prochain afin de compléter l'étude engagée par le Canton à la demande du Grand Conseil sur la faisabilité d'un péage urbain.

  • Le trafic au centre-ville pourrait bientôt être fluidifié par un péage urbain. DR

    Le trafic au centre-ville pourrait bientôt être fluidifié par un péage urbain. DR

La faisabilité d'un péage urbain franchit un pas de plus au bout du lac. Dès le 4 septembre, 1'500 habitants de Genève, district de Nyon et France voisine seront invités à répondre à un certain nombre de questions via internet afin de déterminer qu'elle pourrait être la meilleure alternative applicable.

Pour mémoire, le 15 octobre 2015, le Grand Conseil genevois a adopté un crédit d'étude préliminaire de 250'000 CHF visant à analyser l'opportunité et la faisabilité d'un péage urbain à Genève. Selon les arguments du Grand Conseil, la mise en place d'un péage urbain, couplé à d'autres mesures telles que l'accélération de la vitesse commerciale des transports collectifs et les aménagements, notamment en matière de sécurité en faveur de la mobilité douce, permettrait de diminuer fortement la congestion constatée en cœur d'agglomération genevoise. La mesure permettrait également de parvenir à une utilisation plus homogène des infrastructures de transports notamment en diminuant la pression sur les périodes de pointe du matin et du soir. Il répondrait ainsi aux objectifs inscrits dans la Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée acceptée à près de 68% en votation le 5 Juin 2016.

Nombreux collaborateurs

Lancée en septembre 2016, l'étude en cours est pilotée par la direction générale des transports (DGT). Un groupe de travail pluridisciplinaire a passé en revue différents scénarios et solutions élaborés dans d'autres agglomérations européennes afin d'en dégager des caractéristiques pouvant s'appliquer à Genève. Il réunit des membres de la direction générale du développement économique, de la direction générale de l'environnement et de l'office d'urbanisme. Cette étude est également suivie par des représentants de l'office fédéral des routes du département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) car elle permet d'alimenter les réflexions en cours au niveau national sur la tarification de la mobilité.

Suite et répercusions

C'est sur la base de ce travail de recherche que se fonde l'enquête auprès de la population qui va démarrer et qui vise à évaluer l'acceptabilité d'un péage urbain en fonction de son prix, du périmètre choisi (moyenne ceinture routière ou autoroute), de l'utilisation des recettes (financement de la mobilité ou d'autres politiques publiques, etc.) et des rabais accordés. Elle permettra également d'alimenter une étude de simulation informatique pour déterminer les impacts sur le trafic (report modal, report de trafic, effets sur la décongestion) et de déterminer les recettes potentielles en fonction d'une grille tarifaire.

En 2018, il est prévu de compléter le programme d'étude par une analyse des impacts sur l'économie, l'environnement et l'aménagement du territoire. Le rapport présentant différentes modalités d'application du péage urbain ainsi qu'une série de recommandations sera ensuite remis au Grand Conseil à l'automne 2018.