Guillaume Barazzone blanchi

Une affaire chasse l’autre. Au moment où des élus s’interrogent sur les voyages du conseiller administratif en Ville de Genève Rémy Pagani (Tribune de Genève du 28 mai), le Ministère public a classé la procédure ouverte pour acceptation d’un avantage en relation avec le voyage du magistrat Guillaume Barazzone à Abu Dhabi en novembre 2017. A la demande du Parquet, le conseiller administratif a fourni les preuves attestant de la prise en charge des coûts du voyage – soit un peu plus de 10’000 francs pour les vols en classe affaires et l’hébergement de quatre jours dans un palace – par un ami de longue date. Il s’agit d’un ressortissant espagnol résidant à Abu Dhabi, lequel a fait régler tous les frais par la société américaine qui l’emploie. L’ami et la société, basée à Houston et active dans le domaine des infrastructures nécessaires à l’exploitation pétrolière et gazière, n’ont aucune activité ni projet en Suisse. L’enquête ayant établi que le cadeau reçu par Guillaume Barazzone était exclusivement justifié par un lien d’amitié ancien et était sans rapport avec ses fonctions politiques, les éléments constitutifs de l’acceptation d’un avantage ne sont pas réalisés.

Par ailleurs, l’audition de témoins a permis d’établir les circonstances dans lesquelles Guillaume Barazzone a, sur place, été convié à rencontrer l’émir de Dubaï, vice-président des Emirats arabes unis, et le prince héritier d’Abu Dhabi. Improvisée, cette visite n’est pas constitutive d’un avantage, si bien qu’elle ne tombe pas davantage sous le coup de la loi pénale.