Justice: de la sorcière au robot

EXPO INSOLITE • Le Palais de justice met en perspective des procès qui ont marqué Genève ces derniers siècles. Sur le banc des accusés, une sorcière, un déserteur de l’armée napoléonienne et un homme poursuivi par un robot. A vous de juger!

  • La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

    La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

  • La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

    La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

  • La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

    La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

  • La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

    La sorcière Michée Chauderon a été exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée. DR

Branle-bas de combat au Palais de justice! Jusqu’à mi-novembre, des procès qui ont marqué ces quatre derniers siècles sont présentés dans le cadre d’une exposition exceptionnelle Justice et démocratie: des sorcières aux robots, retraçant l’évolution de la société, de la justice et de la démocratie. Cette exposition didactique et audio présentée sur quatre tableaux est offerte au public à l’entrée du bâtiment, sis rue des Chaudronniers. Elle s’inscrit dans le cadre de la semaine de la démocratie, organisée par la Chancellerie d’Etat et soutenue par le pouvoir judiciaire. Petit florilège de l’évolution des jugements.

Pacte avec le diable

La dernière sorcière exécutée de la République, la marginale Michée Chauderon, est accusée de «crime de maléfice». Ses voisins voient d’un mauvais œil cette pauvrette jetant des sorts. Pour la justice du XVIIe siècle, la rumeur pouvait suffire à lancer la machine judiciaire. Ainsi, Michée Chauderon a été reconnue coupable d’avoir pactisé avec le diable. Elle sera exécutée le 6 avril 1652 sur la Treille. Puis incinérée.

Plus d’un siècle et demi plus tard, Barthélémy Duret, engagé dans l’armée de Napoléon, déserte. En 1808, il sera condamné à mort… et à payer 1500 francs d’amende (ndlr: somme réclamée à la famille, destinée à l’engagement du futur soldat qui le remplacera). Le soldat Barthélemy étant en fuite, le jugement a été rendu par contumace. L’histoire a perdu sa trace, mais l’homme a probablement échappé à la guillotine.

Le détenu attaque en justice la prison

Cette exposition nous mène en 2016, l’époque où les détenus peuvent faire recours contre l’administration pénitentiaire. Monsieur A., détenu à Champ-Dollon, remet en cause son placement en cellule forte. Ce cas est la démonstration de l’Etat de droit, où les autorités n’ont aucun privilège et doivent respecter la loi et les règlements.

Et Roy-B, le robot?

Enfin, le dernier tableau clôt la rétrospective avec une affaire futuriste du XXIe siècle. Roy-B, un robot attaque en justice son maître en chair et en os pour vol de la propriété intellectuelle: l’autoportrait qu’il a réalisé ne peut être signé par l’homme, mais bien par lui, la machine. Et qui jugerait un tel dossier opposant l’humain au robot? Un Tribunal des androïdes?

Palais de justice, rue des Chaudronniers: exposition Justice et démocratie: des sorcières aux robots. Jusqu’au 15 novembre, du lundi au vendredi de 8h à 18h.