«L’enjeu, c’est avant tout de maintenir à Genève des postes de travail qui finiraient en France, si rien n’est entrepris pour favoriser l’attractivité du commerce de détail», résume d’emblée Pierre Maudet, chef du Département du développement économique. Dans son viseur, le scrutin du 19 mai sur l’ouverture des magasins le dimanche. Pour faire court, le dossier s’est enlisé lorsqu’un projet de loi PLR, adopté par une majorité de droite du Grand Conseil, a été attaqué par un référendum de la gauche et des syndicats.
Ballon d’oxygène
«Il est temps de sortir d’une approche crispée entre partenaires sociaux, pour soutenir les commerçants et conserver les emplois, explique Pierre Maudet. Le commerce local est constamment mis sous pression par le tourisme d’achat transfrontalier, le franc fort et l’e-commerce dont le potentiel de croissance est particulièrement élevé dans les années à venir. Aujourd’hui, nous devons tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes du consommateur à Genève et simplifier la vie des détaillants.»
Pour le magistrat, cela passe notamment par l’ouverture des magasins le dimanche. «Je rappelle que la loi soumise aux urnes parle de trois ouvertures dominicales par an, alors que la France voisine en autorise jusqu’à douze. Il suffit de se pencher sur la fréquentation des enseignes de l’aéroport et de la gare Cornavin pour constater à quel point la demande est forte le dimanche. C’est dire aussi à quel point accepter l’ouverture dominicale, le 19 mai, représente un ballon d’oxygène indispensable pour les commerçants», appuie l’élu.
Conditions de travail?
Et cela d’autant plus que, pour le conseiller d’Etat, la loi ne dégrade pas les conditions de travail des vendeuses et des vendeurs. «La loi prévoit que le travail dominical s’effectue sur une base volontaire, que les salaires soient majorés et que les employés qui travaillent le dimanche aient de toute manière droit à leurs deux jours de congé hebdomadaires», rappelle Pierre Maudet. Avant de conclure: «Ces mesures ont été acceptées par le Grand Conseil, à titre d’essai, pour deux ans. Cela vaut la peine de les mettre en œuvre. Car elles pourront par la suite, analyse des chiffres à l’appui, être encore améliorées en fonction des nouvelles tendances de consommation.»