SANTÉ • Une dizaine de jours avec des pics de pollution dépassant les 50 microgrammes/m3 autorisés, voilà de quoi inquiéter. Les Genevois ont d'ailleurs entendu un bien curieux message durant cette période critique: «Ne faites pas de sport à l'extérieur, mais prenez votre vélo!» Ah bon. Le Professeur Thierry Rochat, médecin-chef du Service de pneumologie aux HUG (Hôpitaux universitaires de Genève) tempère: «Il aurait fallu plutôt agir de façon préventive. Et dire aux gens: privilégiez vos trajets, en général, à vélo, mais pas les jours de pollution!»
Davantage d'infarctus
Quant aux conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé, le professeur s'explique: «Elles se situent principalement au niveau respiratoire et cardio-vasculaire. Les toutes premières études effectuées dans le grandes villes démontraient que lors de pics de pollution, il y a augmentation du nombre d'infarctus.»Pourquoi? Parce que l'air pollué active des processus, comme le sang qui coagule plus facilement, ajoute Thierry Rochat. Ce qui a des influences sur des personnes souffrant déjà d'artério-sclérose. Elles peuvent ainsi avoir des attaques, des infarctus.»Pour être plus précis, «pour chaque augmentation de 10 microgrammes/m3 de particules fines, 1% de plus d'admissions dans les urgences du monde entier, déclare ce spécialiste. Nous ne devrions pas dépasser, chez nous, les 50 mcg/m3, tout en sachant que cette norme atteint les 100 mcg/m3, environ dix jours par année.» Résultat: «Ce qui fait 5% d'augmentation des maladies cardiaques et respiratoires», note Thierry Rochat.
Etude Sapaldia
Enfin, l'étude suisse Sapaldia, financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique, confirme que «là où la qualité de l'air a été améliorée, le vieillissement des poumoins est moindre», confie le professeur. Cette analyse a été faite dans huit communes helvétiques (Genève, Bâle, Payerne ou encore Davos et Montana). Infos: http://www.sapaldia.net/fr/content/blogcategory/22/50