Huit vélos volés chaque jour

- Les vols de bicyclettes sont en progression de 10% par rapport à 2011.
- Dès le 1er juin, la vignette vélo n'existera plus: un risque de vol supplémentaire craignent les assureurs.
- Une société de gravage de vélo propose une solution inédite en Suisse.

  • Après un vol d'usage, les vélos sont dépecés en pleine rue.

    Après un vol d'usage, les vélos sont dépecés en pleine rue.

Alors que le trafic cycliste a presque quadruplé à Genève en vingt ans, les vols de vélos progressent toujours plus. L'an dernier, la police a dénombré 2832 vols de vélos, soit près de huit par jour. Dans ce nombre ne sont pas compris le recel et les vols non déclarés, ni même les vols de pièces détachées. En quatre ans, le chiffre a bondi de 120%.

Fini la vignette

Cette augmentation des vols de bicyclettes va devenir encore plus problématique à partir du 31 mai, lorsque la vignette vélo disparaîtra définitivement de la circulation au profit de l'assurance responsabilité civile (RC). Jusqu'à présent pour retrouver un vélo dérobé, il fallait donner la marque, la couleur, le lieu de sa disparition ainsi que les numéros du cadre et celui de la vignette. Des indications qui ne mentionnent toutefois pas la traçabilité du moment qu'il n'existe aucune base de données permanente des propriétaires de vélos.

Gravages et informations

Cette base de données n'existe actuellement que dans le privé par l'intermédiaire d'Ecocycle, une association genevoise qui grave les vélos (lire ci-contre). «Ce gravage implique que nous l'associons à une liste des propriétaires qui ont fait graver leurs vélos», explique Aldo de Felice, patron d'Ecocycle. Petit hic toutefois, la police n'a, pour l'heure, accès à ce fichier privé, qu'à la demande.

Protection des données

Le système d'identification inédit d'Ecocycle a été testé et approuvé par la police genevoise. «Effectivement, l'idée est intéressante, relève Laurent Paoliellio, secrétaire général adjoint au Département de la sécurité. Ce d'autant plus que nous n'avons justement pas de listing de propriétaires de vélos.»

Dossier dans le tiroir

Ironie de l'histoire, le patron d'Ecocycle avait déjà proposé ce projet du temps de la libérale Micheline Spoerri et du socialiste Laurent Moutinot. «Avec la hausse des vols, nous avons remis la convention à l'étude, poursuit Laurent Paoliellio. D'ici fin juin, Isabel Rochat, cheffe de la sécurité, recevra une étude de faisabilité juridique et donnera une réponse définitive dans les semaines suivantes sur la possibilité d'accès de cette banque de données à la police.»Plusieurs questions doivent cependant être réglées au niveau de la protection des données. Si la réponse est positive, Genève deviendrait ainsi le premier canton à avoir une base de données permettant la traçabilité des vélos.

Plaintes

Un tel fichier permanent, accessible aux enquêteurs, aurait surtout un effet préventif et dissuasif. L'efficacité d'une plainte est effectivement faible: le taux d'élucidation des vols en 2011 était de 0.9% Pourquoi? Parce que la plupart des cyclistes ne connaissent pas leur numéro de vignette ni celui du cadre du vélo… «Avec le système de gravage lié à un fichier, le problème est résolu, conclut Aldo de Felice. Il existe d'autres techniques qui ne sont cependant pas fiables à 100%. Des entreprises proposent un autocollant, mais je vous assure, le gravage est plus dissuasif!»