La justice traite plus rapidement ses dossiers

- Les activités du Ministère public se stabilisent depuis l'introduction du nouveau code pénal.
- De son côté, la police enregistre une baisse du nombre d'infractions de 9% en 2012, alors que la criminalité augmente à l'échelle nationale.
- Genève a cédé la place de ville la plus criminogène de Suisse romande à Lausanne.

  • Le procureur général Olivier Jornot.

    Le procureur général Olivier Jornot.

La population genevoise attendait notamment du Pouvoir judiciaire (PJ) qu'il traite plus rapidement ses dossiers. Objectif atteint en 2012. C'est ce qu'indiquent les chiffres présentés, mardi 26 mars, par le procureur général Olivier Jornot. Ainsi, l'an passé, le nombre d'affaires résolues a augmenté de 9% (60'594 sorties contre 55'626 en 2011). Toutes juridictions confondues, le PJ a traité 93'589 affaires. Côté bonnes nouvelles, Olivier Jornot a également relevé la mise en œuvre réussie du nouveau droit de la protection de l'adulte et de l'enfant, entré en vigueur le 1er janvier 2013.

Nouveau Palais de Justice

Reste que si l'activité de la plupart des juridictions s'est normalisée après l'entrée en vigueur du nouveau code de procédure, les années à venir s'annoncent malgré tout difficiles. Parmi les gros chantiers en cours, il y a l'urgence de la construction du Nouveau Palais de Justice. «Aujourd'hui, la situation en matière de locaux est critique. En attendant le nouvel édifice, prévu pour 2020, les bâtiments actuels ne sont pas rénovés. Résultat, les salles d'audience ne sont plus aux normes. L'éclatement en huit sites différents coûte également le lard du chat au Ministère public». En cause? «Les inombrables déplacements des magistrats, des détenus, les loyers et les mandats pour assurer la sécurité et la surveillance des sites. Des économies peuvent être réalisées. Elles se chiffrent en millions», reconnaît le procureur général sans donner plus de précisions.

Insuffisant

Autre préoccupation pour Olivier Jornot: le taux d'absentéisme du pouvoir judiciaire est parmi les plus hauts dans la fonction publique. Il a atteint 6,4% en 2012, contre 5,9% en 2011. Le procureur général pointe deux raisons essentielles: «Des changements importants de lois et de locaux et une surcharge de travail». Côté solutions, il avance notamment un plan quadriennal prévoyant l'augmentation des effectifs entre 2013 et 2016. «Ce plan, auquel le Conseil d'Etat a adhéré, prévoit une augmentation des charges de fonctionnements du pourvoir judiciaire de 20 millions de francs. Le budget 2013 devra aussi être adapté pour financer le traitement de 4 procureurs et de 5 greffiers supplémentaires», chiffre-t-il. Avant de préciser: «Pour 2012, les charges de fonctionnement se sont élevées à 141,9 millions, les revenus à 50,4 millions. Autrement dit, le coût de la justice représente environ 1,7% des charges de l'Etat au budget cantonal 2012.» Largement insuffisant.

 

Genève reste l'exception suisse

ChZ • Encore une fois Genève se distingue par rapport aux autres cantons en ce qui concerne la criminalité. Alors que les infractions au Code pénal ont augmenté de 9% de 2011 à 2012 sur le territoire national, le canton du bout du lac enregistre une baisse d'également 9%. Seul Zoug (-5%) affiche aussi une baisse. Partout ailleurs en Suisse, les infractions sont en hausse: 23% à Bâle-Ville, 18% dans le canton de Vaud, 11% à Zurich.Bien que satisfait par la baisse de la criminalité dans le canton de Genève, le conseiller d'Etat Pierre Maudet demeure préoccupé par la situation. Selon lui, un espace criminel lémanique, voire romand, se développe. La progression de la criminalité ailleurs en Suisse semble en témoigner.