La police, la belle et l'étrangère

  • La positution dans les salons de massage a considérablement augmenté en huit ans.

    La positution dans les salons de massage a considérablement augmenté en huit ans.

CONCURRENCE • Genève a la particularité de recenser ses prostituées. Ces dernières sont en effet obligées de s'annoncer à la Brigade des mœurs. Alors qu'elles n'étaient que 800 en en 2004, de nos jours elles sont près de 4200 à faire le trottoir. Depuis le début de l'année, la police constate une augmentation de 24% de la prostitution en général. Mais les pics les plus importants depuis ces huit dernières années, concernent les escort-girls et les prostituées en salon de massage. «Il y a aussi des filles qui s'inscrivent sur le net, et qui viennent faire le trottoir trois mois, ce qui leur permet de ne pas s'annoncer officiellement», précise une ancienne des Pâquis. Avant d'enchaîner: «C'est ce qu'on appelle le tourisme sexuel mais surtout une concurrence totalement déloyale pour nous!»

Pas toutes des officielles.

«Un quart seulement de ces filles travaillent régulièrement», rappelle Jean-Philippe Brandt du service de presse de la police. Autre raison qui a motivé des anciennes à travailler dans un autre quartier, le harcèlement des dealers des Pâquis. «Il est vrai que le déplacement de la prostitution du côté de l'église Russe, est dû aux dealers qui les dérangeaient», poursuit Jean-Philippe Brandt.Ce que confirme une prostituée des Pâquis. Martine, une ancienne, qui fait le trottoir depuis des années: «Oui c'est vrai, aux Pâquis, le deal a fichu en l'air notre manière de travailler. Nous avons vu arriver des filles toxicomanes, mais aussi des clandestines, qui ont foutu le marché en l'air, proposant des passes à 20 balles… Vous voyez quoi!»Si la police est consciente de l'éclatement de la prostitution dans les rues de la ville, elle souhaite tout de même minimiser le phénomène: «Il s'agit de problématique épisodique, poursuit Jean-Philippe Brandt. L'essentiel de la prostitution reste aux Pâquis.»Autre phénomène nouveau, la venue de filles à proximité des palaces. «Ce ne sont pas des escortes girls, mais bien des filles qui profitent de clients aisés qui se postent devant les palaces», remarque un employé d'un 5 étoiles. La police a d'ailleurs été appelée cet été par certains grands palaces afin de venir y mettre de l'ordre.