La Ville détruit pour 100'000 francs de voitures

  • Le Conseil administratif souhaite mettre à la casse une centaine de véhicules qui ne sont plus aux normes écologiques.
  • A l'exception du PLR, les partis estiment que ces véhicules peu usités devraient plutôt être revendus ou acheminés en Afrique.
  • L'assainissement du parc automobile de la Ville est à l'ordre du jour du prochain Conseil municipal.

  • Ces véhicules sont voués à la casse.

Un corbillard Mercedes-Benz de 10 ans, affichant au compteur à peine 21'000 kilomètres, une Smart de 11 ans avec 51'024 kilomètres des pompes funèbres, estimée à 3000 francs… Que penser aussi de cette remorque nacelle vieille de 16 ans avec seulement 7799 heures d'utilisation? Dans le lot se trouvent aussi une Volvo de 5 ans avec 40'554 kilomètres ou encore une camionnette Opel âgée de 5 ans avec un kilométrage de 16'000. Que souhaite faire la Ville de tous ces véhicules qui ne sont plus écologiques? Les mettre à la casse à Peney avec une centaine d'autres! Une décision controversée qui n'est pas du goût de la majorité des élus du Municipal qui vont en débattre en début de semaine prochaine.

Ecologie

Sur les 660 véhicules du parc, un tiers, soit 113 sont concernés par le renouvellement. Autrement dit, la Ville envisage de dépenser 20'000 francs en déconstruction automobile sur un lot qui pourrait être revendu au minium 100'000 francs. Un rapport de la Commission des finances démontre en effet qu'à l'exception du PLR, les partis sont plutôt choqués par la décision de mettre à la casse autant de véhicules en bon état: «Certains ont été très peu utilisés et affichent également très peu de kilomètres, s'étonne Daniel Sormanni du MCG. Pourquoi ne pas les revendre ou encore les acheminer dans des pays africains?» «Nous n'allons tout de même pas exporter en Afrique, voire vendre, des véhicules polluants, alors que par soucis d'écologie nous devons nous en séparer, rétorque le PLR Olivier Fiumelli. Cette idée saugrenue va à l'encontre de l'écologie. Nous n'allons quand même pas exporter notre pollution.»

Location chère

Opposés à un tel gaspillage, certains élus se demandent pourquoi la Ville ne préfère pas louer les véhicules peu utilisés. «Ça coûte trop cher, se défend Simone Irminger, directrice du Département de l'environnement urbain et de la sécurité. La location d'un camion de la voirie coûte 1800 francs par jour. Personne n'est intéressé.» Une position soutenue par le municipal PLR Olivier Fiumelli: «il est plus rationnel de démolir plutôt que de recycler, détaille-t-il. Le coût d'une déconstruction oscille entre 150 et 800 francs.»Le PLR assure que les véhicules seront bel et bien démolis à Peney. Pas question en effet que le déconstructeur vende des pièces détachées. «Si cette décision devait passer la rampe la semaine prochaine au conseil municipal, ce serait un gaspillage choquant», conclut Daniel Sormanni. Un avis largement partagé dans les rangs du Délibératif. A l'exception, bien entendu, du PLR.

«Nous n'allons quand même pas exporter notre pollution.»

Olivier Fiumelli, Conseiller municipal PLR

Cher l'assainissement

ChZ • Les consignes du Conseil administratif pour respecter les normes environnementales sont dans un premier temps d'économiser les ressources: air, carburant, place, diminuer la pollution en limitant les émissions de Co2 et celle de consommation, limiter le nombre de véhicules parce que le parking se fait rare et que les places sont devenues chères. La directrice du Département de l'environnement relève qu'il «s'agit de passer du système où l'on tirait les véhicules jusqu'à leur limite avec les frais que cela génère en entretien et pièces, au nouveau système, c'est-à-dire un renouvellement plus rapide, afin d'avoir un parc conforme aux normes environnementales». Elle relève encore que cette stratégie élaborée jusqu'en 2014 a été validée par le précédent Conseil municipal.