Les commerçants «raquent» pour se protéger

  • De nombreux petits commerçants font installer des dispositifs communs de surveillance.

    De nombreux petits commerçants font installer des dispositifs communs de surveillance.

PROTECTION • «Nous avons été mandatés pour surveiller une quinzaine d'hôtels de la place. Les gérants partagent une cagnotte afin de payer les frais du dispositif.» Christian Python, directeur de Python Sécurité évoque cet exemple de Secureshop hôtels pour mettre en lumière le phénomène de privatisation de la sécurité.«Les petits entrepreneurs des quartiers sensibles s'allient pour se protéger. Au vu des nombreux dérapages, la mise en place de stratégies de survie devient indispensable!, tonne Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève. Jusqu'à récemment, les vols étaient très rares. Aujourd'hui, ils sont quasi quotidiens.»

Barricades

Le ras-le-bol est effectivement vif parmi les petits commerçants. Avec une hausse de la criminalité de 18% enregistrée dans le canton en 2011, Genève devient de plus en plus la cible de délinquants: braquages, vols à la tire et agressions à l'arme blanche... La mise en place de stratégies communes se présente donc comme une nécessité: «Aux Pâquis et dans les alentours de la gare Cornavin, les commerçants se côtisent pour mettre en place une politique de sécurité avec des patrouilles et des systèmes de vidéosurveillance, poursuit Laurent Terlinchamp. A Plainpalais aussi, certains restaurateurs s'y mettent gentiment.»

Commerces ciblés

Et les malheurs d'autres petits commerçants risquent à l'avenir de mettre du beurre dans les épinards des agences de sécurité: «Jusqu'à récemment, les mandats dans les stations-service et les magasins n'existaient quasiment pas, souligne Christian Python. Aujourd'hui, nous sommes constamment sollicités, principalement pour des vols à l'étalage et la sécurité des centres commerciaux.»