Les élus qu’on mérite

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Comme souvent, des nouvelles importantes sortent l’été, en catimini. Quand tout le monde baisse provisoirement la garde. Rassurez-vous, cette fois, il ne s’agit pas d’une hausse de tarif. Pas encore du moins.

Non, pour l’heure la nouvelle qui passe quasiment inaperçue, concerne le nombre de démissions et de refus de mandat frappant les élus municipaux des délibératifs des 45 communes genevoises (lire ci-dessus).

Après à peine un an de législature, ils sont déjà très nombreux (16,7%) à avoir jeté l’éponge.

Les raisons de cette hécatombe? Elles sont connues. En dehors des déménagements et des décès, il y a notamment la charge de travail énergivore, le stress, le manque de reconnaissance et de temps pour concilier vies privée, professionnelle et politique, les désillusions et la frustration – l’action individuelle d’un élu municipal est quasiment invisible. L’engagement politique est aussi peu ou pas assez valorisé financièrement.

Cette longue liste transforme non seulement le mandat de conseiller municipal en fonction à haut risque mais met sérieusement en péril le bon fonctionnement des communes qui ne trouveront bientôt plus assez de citoyens pour s’occuper de la chose publique. Et on ne parle pas que des candidats compétents, sérieux et motivés.

En résumé, s’obstiner à ne pas regarder la crise bien en face, c’est se condamner au flottement et à l’incertitude. C’est aussi creuser davantage le fossé entre citoyens et élus. Et cela, sans que l’on puisse blâmer l’un plus que l’autre. N’oublions pas, après tout, qu’on a aussi les élus qu’on mérite.