«La déflagration en pleine nuit était si violente que j’ai cru à un attentat!»
Jean, habitant de Plan-les-Ouates
Jamais Genève n’a vu autant d’attaques aussi violentes de ses bancomats cette année! Démolis avec des voitures-béliers, explosés au gaz, embarqués avec des camions-grues, certaines façades de banques ont même été arrachées… Les malfrats attaquent désormais les distributeurs avec des explosifs, des armes de guerre!
Détonation à Plan-les-Ouates
«Dans la nuit du 10 au 11 novembre dernier, j’ai été réveillé par une détonation vers 3h30 du matin, témoigne Jean, habitant de Plan-les-Ouates. En regardant par la fenêtre j’ai vu plein de gens qui couraient dans tous les sens et une voiture qui fuyait sur les chapeaux de roues. La police a très vite débarqué, j’avais l’impression d’être dans un film d’action, j’ai même pensé qu’il y avait eu un attentat!» Dans les faits, le bancomat de la BCGE de Plan-les-Ouates, place des Aviateurs, vient d’être attaqué à l’explosif. Une violente détonation a réveillé tout le secteur… La devanture de la banque est en miettes. Les malfrats ont pris la fuite avec l’argent.
Bernex, Veyrier
Et le cas de Plan-les-Ouates n’est pas isolé. Ainsi, fin septembre à Bernex, des malfaiteurs ont utilisé une voiture-bélier pour enfoncer le bancomat de la Raiffeisen en pleine nuit. Finalement, stoppés par un pieu en acier, ils n’ont pas pu embarquer l’appareil. Fin avril à Veyrier. La petite banque villageoise Raiffeisen a été soufflée par une explosion inouïe en pleine nuit. Les braqueurs, venus de l’autre côté de la frontière à bord d’une BMW, ont fui en direction de la France avec leur butin.
La plupart de ces attaques ont ont au moins un point commun: la violence incroyable du mode opératoire. Mais quel est le profil de ces dangereux délinquants? Dans la majorité des cas, ils proviennent de banlieues françaises, du côté de la Haute-Savoie, de Paris ou de Lyon. Les bancomats visés sont toujours situés à proximité de la frontière.
Dizaine de cas à Genève
La police cantonale qui enquête sur une dizaine de cas en 2015 à Genève, confirme que ce banditisme, est un phénomène nouveau et qu’il touche particulièrement les villes proches des frontières: «Vaud et la France voisine sont également concernés par des attaques violentes, au gaz, à la meuleuse, à la voiture-bélier, relève ainsi Jean-Philippe Brandt, porte parole de la police. Nous recensons moins de cas où les bandits utilisent des outils pour prélever l’argent des distributeurs.»
Les banques contre-attaquent
Reste à savoir comment réagissent les banques ciblées par ces gangs armés jusqu’aux dents. La BCGE et Raiffeisen renforcent leur surveillance sur quatre axes: rendre plus difficile l’arrachage des appareils, mettre moins d’argent dans les distributeurs, renforcer la surveillance aux abords des établissements financiers et augmenter les installations de vidéosurveillance.
Billets maculés…
«Nous avons aussi une technologie qui macule les billets lorsqu’on les retire sans avoir effectué le code, détaille Hélène De Vos Vuadens, porte-parole de la BCGE. Une technique qui colore les billets et qui les rend inutilisables.» Raiffeisen s’est elle aussi armée d’une technique similaire. Elle fixe aussi mieux ses appareils: «Nous cherchons à mieux ancrer les distributeurs et à les rendre plus résistants aux agressions de toutes sortes», précise Philippe Thévoz, porte-parole de Raiffeisen.
Dans tous les cas, les bancomats vont devenir toujours plus robustes et résistants…