«Nous subissons une augmentation de 43%!»
Cirque Nock
Les trottoirs et la plaine de Plainpalais sont en or à Genève depuis le début de l’année! Pour empiéter sur le domaine public, les restaurateurs, maraîchers, propriétaires de cirques, organisateurs de manifestations et médias (installation des caissettes à journaux) paient leur facture mensuelle 40% plus cher! Mais ce sont les chantiers qui trinquent le plus avec une augmentation de… 400%!
Recours
Cette vertigineuse et abrupte hausse des tarifs, décidée par une recommandation de la Cour des comptes, (lire ci-contre), a des conséquences catastrophiques sur l’économie. Tant les patrons de bistrots que les cirques, mais aussi OrangeCinéma, les Fêtes de Genève, enfin toutes les personnes qui doivent payer une taxe pour empiéter sur la chaussée et le trottoir s’inquiètent de leur avenir. «Nous avons écrit notre indignation au Département du magistrat Luc Barthassat, qui gère les taxes d’empiétement, tonne Alain Pirat secrétaire général de la société suisse des entrepreneurs. La Cour de comptes demandait une hausse des tarifs de 45% en fonction du coût de la vie. Or, pour les chantiers, l’augmentation est de 400%! Cherchez l’erreur…»
Répercussions
Concrètement, quelles seront les répercussions? «Le prix de la construction risque de grimper, pointe Alain Pirat. Il va y avoir immanquablement un problème sécuritaire pour payer moins longtemps l’espace public. Les entrepreneurs préféreront organiser plusieurs navettes avec les camions pour minimiser les coûts. Ils limiteront aussi le stockage des matériaux. Bref ce n’est pas acceptable de mettre le tarif du trottoir au niveau des loyers de bureaux au centre-ville, soit grosso modo 5000 francs pour un empiétement d’un mois!»
Bistrots, cirques
Les patrons de bistrots tremblent aussi: «Selon le secteur de la Ville, avec une augmentation de près de 44%, il sera difficile de pouvoir s’en sortir financièrement, redoute un tenancier de Plainpalais. Je payais 9000 francs par an de taxe pour ma terrasse, je vais devoir débourser près de 12’600 francs!» Il rappelle dans la foulée que les terrasses fonctionnent pour la plupart presque toute l’année depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction de fumer dans les lieux publics.
Bientôt la fin?
De leur côté, les propriétaires de cirques sont choqués. Principalement les petits, comme Starlight ou les plus grands, comme Nock. « Pour trois semaines de représentations sur la plaine de Plainpalais, nous devions payer 21’885 francs, relève un responsable de Nock. Fin 2014, la Ville de Genève nous a annoncé la couleur. La prochaine douloureuse sera de 31’454 francs. Soit une augmentation de 43%! Il sera difficile pour nous d’honorer cette très lourde facture, surtout en cette période de crise.» Du coup, les dirigeants du cirque Nock hésitent à revenir à Plainpalais…
De leur côté, les petits commerçants crient aussi à l’injustice: «Comment supporter une telle hausse en pleine période de crise! Comment L’Etat ose-t-il lorgner sur les sous des petites gens? C’est pitoyable… analyse dépité un maraîcher de Plainpalais, qui a pignon sur la plaine depuis 30 ans. Si l’Etat voulait nous couler, il ne s’y prendrait pas autrement!»