Bornes rétractables: une automobiliste attaque la Ville

JUSTICE • La voiture de la plaignante a été détruite après le passage d’un plot escamotable en Vieille-Ville. Celle-ci réclame réparation. La Ville ne commente pas.

  • Des panneaux informatifs ont été installés en mai 2017. FRANCIS HALLER.

    Des panneaux informatifs ont été installés en mai 2017. FRANCIS HALLER.

L’affaire des bornes rétractables en Vieille-Ville refait surface. Une des premières actions en justice en dommages et intérêts auprès du Tribunal de première instance pour «défectuosité du système» vient d’être lancée. Elle émane de François Membrez, président de la section genevoise du Touring club suisse (TCS) et avocat d’Hèlène*, une automobiliste victime des bornes.

Système au point?

«La borne s’est levée brusquement devant moi et ma voiture a été détruite. J’en ai pour plus de 10’000 francs de dégâts matériels, témoigne la plaignante. L’assurance de la Ville de Genève refuse d’entrer en matière alors que j’ai été victime du mauvais fonctionnement de l’installation.» Le problème? «La borne remonte cinq secondes après le passage d’un véhicule et l’usager suivant, s’il ne fait pas attention, peut être piégé par le plot qui remonte subitement», affirme Me Membrez.

Une vingtaine de lésés

Hélène rejoint ainsi d’autres plaignants. Pour mémoire, des voitures, vélos, taxis, scooters, un convoyeur de détenus et même une poussette ont eu de mauvaises surprises avec ces fameuses bornes. «Il est inadmissible que les lésés subissent les coûts alors que le système n’était pas au point, relève l’avocat. Il n’y avait en effet aucun panneau informatif mentionnant qu’un seul véhicule peut passer à la fois lorsque le feu orange clignote.» Il ajoute: «En moins d’un an, on dénombre une bonne vingtaine d’accidents. C’est dire qu’il y avait un réel problème!» Pour l’anecdote, GHI, qui avait évoqué la polémique en février 2017, apprend que certains lésés ont même reçu une facture de 6000 francs pour la réparation de la borne et d’autres une amende de 120 francs pour conduite inattentive.

Interrogé, le Département des constructions et de l’aménagement (DCA) en Ville de Genève, refuse de commenter tant que les procédures sont en cours.

* Nom connu de la rédaction