Un hymne à la jeunesse réinventé

THÉÂTRE • La Comédie de Genève présente une performance atypique et intrigante.

  • Dans «Nos parents», la mise en scène brouille les pistes et mêle les narrations. PHILIPPE WEISSBRODT

    Dans «Nos parents», la mise en scène brouille les pistes et mêle les narrations. PHILIPPE WEISSBRODT

Sur scène, quinze jeunes actrices et acteurs. Quinze biographies vivantes. Comme autant de parcours de vie uniques. Ils évoquent leur jeunesse, leurs parents, le passage à la vie adulte, les souvenirs de l’enfance, bref l’essentiel. Mais il ne faudrait pas se laisser duper. Dans la pièce Nos parents, les récits sont déconstruits, remodelés, réinventés, retournés dans tous les sens. Tout est vrai, tout est faux. Une seule chose compte, être capable d’écrire son histoire. A la fois auteur, metteur en scène, réalisateur et chorégraphe, Pascal Rambert réunit tous ses talents pour proposer une performance atypique et intrigante. Eclairante aussi. Sur notre époque, les nouvelles générations et les soubresauts de l’existence.

Autofiction théâtrale

Au final, le spectateur découvre une autofiction théâtrale subtile. Une modalité nouvelle de l’écriture de soi, consciente des effets de fiction qu’elle produit, qui déplie le réel par un travail de l’imaginaire, qui réinvente la vie dans les mots. Pour décrire son travail, Pascal Rambert trouve aussi les bons mots: «Cette écriture de soi chorale est une façon de mettre en mots et en commun l’histoire de chacun, ou plutôt des histoires dont ils sont le fruit, des histoires d’amour qui les ont conçus, façonnés, qui les ont portés, ou abîmés.» Et de conclure: «Il y a l’amour qui procure de la joie, de la nostalgie et celui qui fait mal aussi. L’amour entre leurs parents, l’amour de leurs parents, pour leurs parents. Il y a là des mères tendres, aimantes, des mères envahissantes aussi, des pères séducteurs, d’autres complices ou encore absents.»

«Nos parents», Comédie de Genève, les 14 et 15 septembre, www.comedie.ch