Naviguer en août pour une dizaine de jours le long des côtes norvégiennes n’offre à l’évidence qu’une vision partielle du pays, mais c’est bien là que s’agencent les plus belles croisières du monde, notamment autour des mythiques îles Lofoten. Outre l’avantage, souvent répété, de ne pas avoir à faire et défaire sa valise, le forfait permet une meilleure maîtrise du budget dans un pays connu pour sa relative cherté.
Si les villes portuaires se ressemblent un peu au premier abord –mêmes oiseaux de mer, mêmes maisons de bois vivement colorées – chacune recèle assez de spécificités pour titiller la curiosité de l’explorateur. Ici, un quartier aux allures californiennes, là un centre culturel avant-gardiste, comme l’United Sardine Factory (USF) de Bergen, sis dans une ancienne conserverie de sardines.
Mer nourricière
Les premiers habitants de ce rude territoire furent des pêcheurs et des chasseurs, attirés par une faune abondante. Périodes de richesse et de disette se succédèrent depuis le Moyen Age jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque la modernisation de la pêche vint stabiliser la prospérité régionale.
Durant les trois ou quatre premiers mois de l’année, les morues adultes quittent la mer de Barents pour rejoindre les eaux tempérées de l’Atlantique. Cette migration saisonnière déclenche un grand branle-bas de navires pressés de remplir leurs cales. De janvier à mars, les pêcheurs occupent leur rorbuer (chalet typique souvent monté sur pilotis et loué aux touristes estivaux).
Indispensables liaisons
A la fin du XIXe siècle, les routes sont inexistantes dans le nord de la Norvège. Surgit alors l’idée d’une ligne maritime assurant notamment les services postaux, été comme hiver. Quelques années plus tard, l’express côtier devient partie intégrante du patrimoine national, les habitants des villages les plus reculés se voyant enfin reliés au reste du monde. A sa mission de transport de marchandises et de passagers, la compagnie Hurtigruten va très vite associer une vocation touristique, aujourd’hui complétée par quatre bateaux Havila, plus confortables.
A Stokmarknes, la ville qui a vu naître la société, un musée est installé dans un véritable navire (le MS Finnmarken qui date de 1956). On y évoque le service postal, les manœuvres de chargement du fret, les mesures de sécurité et diverses techniques de navigation.