L’été a pris son temps pour s’installer mais semble désormais bien là et les menaces de canicules à rallonge avec... Elles donnent souvent des sueurs froides à nos aînés où à ceux qui en ont la charge. Et à juste titre! Car ces périodes de chaud prolongées sont meurtrières surtout chez les plus de 75 ans. Elles provoquent de l’épuisement et de l’hyperthermie, mais aussi aggravent des troubles existants du système cardiovasculaire, des voies respiratoires, des reins ou des troubles psychiques. L’historique canicule de 2003 avait fait un millier de morts en Suisse! «Ces personnes sont les plus à risque aussi car elles peuvent être isolées et sans soutien. C’est pourquoi notre plan canicule se concentre sur elles», précise Christina Kitsos, conseillère administrative chargée de la Cohésion sociale et de la solidarité en Ville de Genève.
Les épisodes de chaleurs extrêmes du début de l’été entraînent une hausse des taux de morbidité et de mortalité. Ceux-ci sont aussi plus élevés que ceux qui surviennent plus tard dans la saison. Et ce, car le manque d’acclimatation constitue un facteur aggravant, selon les professionnels suisses de la santé. De nos jours, la grosse majorité des décès de seniors survient ainsi en été, alors qu’il y a une quinzaine d’années, l’hiver était plus «meurtrier» pour cette catégorie de la population.
Genève et de Vaud prennent cette menace au sérieux. Ce dernier a même accentué sa campagne de prévention cette année. Les dispositifs cantonaux visent, par la veille et la prévention notamment, à protéger la santé de la population, à limiter la surcharge du système sanitaire et à coordonner les acteurs concernés. Lors de l’été 2018, ces plans avaient prouvé leur efficacité puisque, selon un rapport de la Confédération, les cantons alémaniques qui n’en étaient pas encore équipés, avaient alors enregistré des taux de mortalité bien supérieurs.
Personnes vulnérables exposées
Les décès dus aux vagues de chaleur touchent souvent des seniors déjà affaiblis par la maladie. La déshydratation, le manque de sodium, l’augmentation de la température corporelle et la chute de la pression artérielle constituent autant de gouttes d’eau susceptibles de faire déborder un vase déjà trop rempli. «Mais les personnes souffrant de maladie chronique, de handicap ou de précarité, tout comme celles pratiquant une activité physique, les jeunes enfants, les femmes enceintes et les travailleurs en extérieur doivent aussi être vigilants», rappellent les autorités cantonales.
Les conseils de prévention de base sont assez simples. Il s’agit de fuir au maximum la chaleur, de boire suffisamment même si on ne ressent pas de soif, de manger léger, de bien aérer son lieu de vie le matin et/ou le soir, de réduire les efforts physiques ou de les pratiquer aux heures les moins chaudes, de se rafraîchir régulièrement et de porter des vêtements légers.
Communes vigilantes
A Genève comme à Lausanne, où un plan canicule communal existe aussi, une lettre a été adressée aux aînés vivant seuls et ne bénéficiant d’aucun suivi médical pour qu’ils s’inscrivent sur une liste. Et ce, afin d’être suivis et avertis par téléphone en cas d’alerte. «Le plan canicule permet aux personnes qui le souhaitent d’avoir un contact régulier avec les équipes sociales et nous pouvons également détecter des situations d’isolement et de risques d’exclusion», résume Christina Kitsos.
Nouveauté originale: en cas d’alerte canicule, Genève propose gratuitement pour les plus de 75 ans, des séances de cinéma l’après-midi et l’accès aux piscines municipales le matin. Le plan canicule communal répertorie désormais certains lieux frais et climatisés où les personnes peuvent entrer en contact avec des professionnels de la santé. Notons aussi que la plupart des EMS disposent de leur plan canicule interne.