Ushuaia, ça vous dit quelque chose? Popularisé par les médias, le nom est devenu synonyme d’extrême et d’aventure... Exactement ce qui peut attirer le bourlingueur blasé des plages stéréotypées ou des mégapoles mondialisées. Cette ville mythique – à vrai dire sans grand intérêt en dehors de sa situation géographique – possède néanmoins un atout fondamental: sa relative proximité de l’Antarctique («seulement» 1000 km et deux jours de navigation). Un accès privilégié, donc, pour partir sur les traces de James Cook, le premier à avoir bouclé – de 1772 à 1775 – le tour du continent… en l’ignorant toutefois.
Au XIXe siècle, ce sont surtout les chasseurs de phoques qui se risquent aussi loin au Sud, puis les Roald Amundsen et autres éclaireurs confrontés à des conditions climatiques extrêmes. Ces dernières années, le tourisme en Antarctique a connu un véritable essor, avec plus de 30’000 visiteurs par an. Les conditions de confort de leurs périples n’ont évidemment plus rien à voir avec celles de leurs précurseurs.
Souci écologique
En 1991 s’est formée une association internationale des opérateurs de voyage en Antarctique afin de promouvoir un tourisme respectueux de l’environnement (lire encadré). La majorité des croisiéristes abordent la Péninsule durant l’été polaire, saison la moins rude et la plus prometteuse pour l’observation de la faune. Il est généralement possible de mettre pied à terre pour une randonnée dans un environnement unique au monde. La pratique du kayak – voire de la plongée, sous certaines conditions – est également envisageable. Si l’on dispose d’au moins dix jours et d’un budget confortable, il est possible de multiplier les escales pour une expérience inoubliable.
Faune intéressante
Sous ces latitudes, le climat extrême ne permet pas le développement d’une flore ou végétation dense ou variée, en dehors de quelques mousses et lichens. En revanche, les espèces animales aquatiques abondent sur les côtes. Parmi les mammifères marins: baleines, dauphins, orques et phoques viennent se nourrir d’un krill abondant. De nombreux oiseaux élisent aussi domicile dans ce biotope avant de repartir vers le nord, à l’automne: albatros, cormorans, pétrels, pigeons antarctiques, et manchots. Ces derniers forment des colonies pouvant dépasser les 150’000 individus. Le cinéma leur a rendu hommage dans un film (La marche de l’Empereur) dont on peut imaginer qu’il a eu davantage d’impact que n’importe quelle campagne promotionnelle.