Enfermement, conditions de détention, exclusion, réinsertion, justice, l’exposition temporaire Prison aborde tous ces enjeux. Présentée jusqu’au 18 août au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR), elle permet de mieux comprendre des notions dont la complexité nécessite une approche pluridisciplinaire allant de la philosophie à l’histoire, en passant par l’anthropologie, la sociologie et l’art. Les visiteurs découvrent ainsi les travaux du photographe Grégoire Korganow qui s’est immergé en 2012 et 2013 dans le milieu carcéral français. Ainsi que ceux de son confrère Valerio Bispuri dans les prisons italiennes.
Variété des points de vue
Le film Temps mort réalisé par Mohamed Bourouissa permet aussi de mieux comprendre la vie en prison. L’œuvre se base sur les échanges via téléphones portables entre l’artiste et deux détenus. Dans un autre registre, le plasticien Jean-Michel Panchin propose une étonnante création réalisée à partir de pelotes abandonnées dans les cours de promenade, les préaux ou prises dans les barbelés. Enfin, une partie importante de cette exposition temporaire est dévolue aux objets créés en détention, clandestinement ou dans le cadre d’ateliers surveillés. Comme les katchinas, des statuettes réalisées par des détenues de la prison genevoise de Champ-Dollon, ou encore un four à pizza trouvé dans la cellule du terroriste Andreas Baader. Amusante, touchante, interpellante, l’expo Prison se révèle surtout incontournable.
«Prison», Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, jusqu’au 18 août. www.redcrossmuseum.ch